• Ils se sont parlés

    « Hollande et Depardieu "se sont parlés très calmement" » (à propos de l'exil fiscal de l'acteur, photo ci-contre, qui vient d'obtenir la nationalité russe).
    (paru sur lexpress.fr, le 3 janvier 2013) 
    (photo Wikipédia sous licence GFDL par Georges Biard)
     

    FlècheCe que j'en pense


    Les années se suivent... et se ressemblent tristement : ainsi, nos amis journalistes semblent éprouver toujours autant de difficultés à accorder correctement les participes passés, plus encore quand il s'agit de verbes pronominaux.

    Le cas qui nous occupe n'est pourtant pas bien ardu : je pourrais rappeler tout de go que le participe passé de se parler (comme celui de tous les verbes transitifs indirects) reste invariable, puisque ne pouvant posséder par nature de complément d'objet direct.

    « Ah ! non ! », me rétorqueriez-vous avec raison, « C'est un peu court, jeune homme ! ». Assurément peut-on ajouter bien des choses en somme. Je m'empresserais alors d'ajouter : MM. Hollande et Depardieu ont parlé à qui ? à se mis pour eux, complément d'objet indirect. Pour justifier l'absence d'accord.

    Nul doute que notre Cyrano (de moins en moins) national se serait écrié à la vue de cette jolie coquille : « C'est un roc ! ... c'est un pic... c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? ... c'est une péninsule ! » Avant – tel Raspoutine – de jeter son verre de vodka par-dessus l'épaule.

    Voir également le billet Accord du participe passé des verbes pronominaux.

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Hollande et Depardieu se sont parlé très calmement.

     


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  • L'Océan indien

    « Selon un bilan établi à 13 heures par EDF, 68 000 foyers étaient privés de courant, en majorité dans l’ouest et le sud de cette île française de l’Océan indien » (à propos du cyclone Dumile qui a frappé les côtes de la Réunion).

    (dépêche AFP reprise sur liberation.fr, le 3 janvier 2013)

     

    (photo Wikipédia, NASA, MODIS/LANCE)


    FlècheCe que j'en pense


    J'en entends déjà certains tempêter : comment oser ergoter de la sorte quand il est question d'une alerte rouge qui a bien failli se transformer en catastrophe majuscule ?

    Sans doute ont-ils raison : ne vaut-il pas mieux que les vents océaniens aient raison des règles de typographie que des côtes réunionnaises ?...

    Rappelons néanmoins, en coup de vent, que, dans les dénominations d'entités géographiques, l'élément générique (le nom commun) conserve sa minuscule tandis que l'élément spécifique (l'adjectif ou le nom propre, qui le précise) prend une majuscule : Le piton des Neiges est le sommet le plus élevé de tout l'océan Indien.


    Voir également le billet Un mont majuscule.

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Cette île française de l’océan Indien.

     


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  • Contraint

    « Ceux que le seuil des 8000 parrainages avait contraint d'abandonner pourraient tenter à nouveau leur chance » (à propos du nouveau scrutin prévu en septembre 2013 à l'UMP).
    (Estelle Gross, sur nouvelobs.com, le 2 janvier 2013) 
     

    FlècheCe que j'en pense


    Allez, un peu d'analyse grammaticale pour bien commencer l'année et réveiller ses neurones : le seuil des 8000 parrainages avait contraint qui ? que mis pour ceux, complément d'objet direct placé avant le participe passé. L'accord est donc de rigueur.

    Il faut croire que la vigilance de notre journaliste s'est quelque peu émoussée lors du passage à la nouvelle année. Jugez-en plutôt : « Une série noire qui s'accompagne d'une chute de sa côté de popularité, qui le pousse a déclaré, le 16 octobre à l'assemblée, qu'il n'est pas "Premier ministre par hasard" » (peut-on lire quelques lignes plus haut, à propos des mésaventures de Jean-Marc Ayrault au cours de l'année écoulée).

    Certes, ce n'est pas la fin du monde... mais la reprise est manifestement difficile pour tous !

    Voir également le billet Accord du participe passé.

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Ceux que le seuil des 8000 parrainages avait contraints d'abandonner.

     


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  • Mythologique

    « Une couleur de plus sur la palette du mythologique Tom Cruise » (à propos de la sortie du film Jack Reacher).
    (Marion Gautier, au journal de vingt heures de TF1, le 26 décembre 2012) 

     
     
     
     

    FlècheCe que j'en pense


    Voilà l'acteur américain élevé au rang de demi-dieu grec !...

    Rappelons qu'il convient de ne pas confondre l'adjectif mythologique (relatif à la mythologie, à savoir l'« ensemble des histoires fabuleuses propres à une religion, à une civilisation, à un peuple ») avec mythique (relatif au mythe, ici pris au sens de « représentation qu'un ensemble d'individus, en fonction de ses croyances, de ses valeurs, se fait d'un personnage »).

    Si, au fil de ses succès au cinéma, Tom Cruise a sans doute été idéalisé par l'imagination populaire, considérer qu'il ressortit de fait à la mythologie relève assurément... de la légende !

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Le mythique Tom Cruise.

     


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  • Sortir de ses gongs

    « "Y'a pas de faux chez moi !" répète-t-il sortant de ses gongs » (à propos de Bernard Tapie, réagissant à des rumeurs de fausse déclaration de son patrimoine en 1994).
    (Elena Brunet, sur nouvelobs.com, le 20 décembre 2012) 

    (photo nouvelobs.com)
     

    FlècheCe que j'en pense


    Voilà qui a dû faire grand bruit, à l'époque ! Après tout, notre journaliste ne suppose-t-elle pas par là que Bernard Tapie était à ce point énervé qu'il fit un vacarme assourdissant ?...

    Soyons sérieux : il y a clairement confusion entre l'instrument de musique d'Extrême-Orient, le gong, formé d'un disque de métal sur lequel on frappe avec une mailloche, et le gond de la porte (emprunté du grec gomphos, « cheville en forme de coin »), pièce de métal sur laquelle s'emboîte et pivote le battant.

    Au sens figuré (et légèrement familier), sortir de ses gonds signifie « être hors de soi, se mettre en colère » (littéralement : sortir de son axe, au point de perdre tout contrôle). La même idée d'équilibre, de stabilité se retrouve dans l'expression se tenir sur ses gonds que l'on disait autrefois d'une personne restée raisonnable (cf. Dictionnaire historique de la langue française).

    La phonétique devrait pourtant aider à distinguer ces deux paronymes : le g final de l'un se prononce, tandis que le d de l'autre reste muet. De quoi être sauvé par le... gong !

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Sortant de ses gonds.

     


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