• Comme l'écrit Bruno Dewaele (voir bibliographie), « le f est la consonne que les Français adorent doubler à tort : la gifle leur apparaît plus cinglante avec un f supplémentaire, la gaufre plus consistante, la pantoufle plus fourrée ».

    Si vous faites partie de ceux qui, comme moi, hésitent parfois sur le doublement de cette consonne, voici une liste des principales difficultés rencontrées.

     

    Un "f"Deux "f"
    Agrafe
    Affable (= courtois)
    Bafouer
    Affoler
    Bâfrer
    Affres (= tourments)
    Balafre
    Affréter
    Boursouflure *
    Ébouriffer
    Carafe
    Efféminé
    Déférer
    Effilocher
    Déformer
    Effluve (nom masculin)
    Échafaud
    Effréné
    Éfaufiler (= tirer les fils)
    Esclaffer (s')
    Érafler
    Gaffe
    Esbroufe Gouffre
    Gaufre
    Graffiti
    Girafe Griffe
    Moufle Joufflu
    Mufle
    Offertoire
    Pantoufle
    Officier
    Parafe
    Paraffine
    Persifler *
    Raffiner
    Proférer
    Raffoler
    Profession Rebuffade (= refus)
    Profusion
    Siffler
    Rafale
    Souffler
    Rafistoler Souffrir
    Référent
    Suffixe
    Soufre
    Touffu
     Trafic
    Tour Eiffel

     

    * Les Rectifications orthographiques de 1990 recommandent d'écrire boursoufflure et persiffler.

     

    Remarque 1 : On sera tout particulièrement attentif aux couples siffler-persifler et souffler-boursoufler (en dépit des Rectifications orthographiques de 1990) ainsi que de folle-affoler, déformer-difforme, infamie-diffamer, réfréner-effréné.

    Remarque 2 : On retiendra que prennent deux f :

    • les mots commençant par af-, ef-, of-, sauf : afghan, africain, Afrique, aficionado, afocal, afin, éfaufiler, oflag (camp de prisonniers) ;

    • les mots commençant par dif- et par sif- (sauf sifilet, oiseau de Nouvelle-Guinée) ;

    • les mots commençant par souf-, suf-, sauf : soufre (et ses dérivés).

    Remarque 3 : On notera que, si buffle prend deux f, mufle n'en compte qu'un.

    Professeur

     


    2 commentaires
  • Entre-temps, adverbe (= dans cet intervalle de temps) et nom (= intervalle de temps entre deux moments), s'écrit traditionnellement avec un trait d'union, la graphie en un seul mot ayant toutefois la préférence du Conseil supérieur de la langue française. On trouve également la variante entre temps (en deux mots) sous la plume de bons auteurs (Gide, Mauriac, Colette, Yourcenar, etc.).

    Entre-temps (ou Entretemps), il nous a rejoints (adverbe).

    Dans l'entre-temps (ou Dans l'entretemps), il nous a rejoints (nom, forme vieillie).

    Même si on a pu écrire autrefois entretant, on se gardera de faire la confusion avec entre tant, qui n'introduit plus aujourd'hui que le choix parmi un grand nombre.

    Entre tant de desserts, le choix est difficile.

    Séparateur de texte


    Remarque 1
    : Plusieurs expressions construites avec le mot temps peuvent être considérées comme étant à risque, propices aux dérapages orthographiques :

    à contretemps (= mal à propos, au mauvais moment, d'une manière inopportune) : s'écrit sans trait d'union.

    Il agit toujours à contretemps. Il a subi un contretemps fâcheux.

    à mi-temps : s'écrit avec un trait d'union.

    Il travaille à mi-temps. La première mi-temps.

    au temps pour moi : voir l'article consacré à Au temps pour moi.

    de temps à autre (= quelquefois, de temps en temps) : ce n'est pas parce que temps s'écrit avec un s final qu'il faut être tenté d'en mettre un à autre.

    de tout temps, en tout temps (= toujours) : tout s'écrit au singulier.

    en temps utile : s'écrit au singulier.

    par le temps qui court (= dans les circonstances actuelles) : de préférence à par les temps qui courent, n'en déplaise à Salvatore Adamo...

    quelque temps quelque est ici adjectif indéfini et reste au singulier.

    Il viendra dans quelque temps. Quelque temps après, il est reparti.

    Remarque 2 : On se gardera de toute confusion entre tant et son homonyme temps dans la locution conjonctive en tant que.

    Entre-temps

    Création de la Compagnie Clin d'Œil, texte de Jacques Hadjaje

     


    7 commentaires
  • Par analogie avec dilemme, indemne (avec mn et prononcé indèmn') est parfois écrit par erreur indemme.

    Indemne vient du latin indemnis, composé de in- privatif et de damnum, dommage, et signifie donc « qui n'a pas subi de dommage moral ou physique ».

    Nous sommes sortis indemnes de l'accident.

    On se rappellera sa graphie en pensant à indemniser, indemnisation, indemnité...

    Indemne

    Editions Sens & Tonka

     


    votre commentaire
  • Après au-, il faut un trait d'union : au-dedans, au-dehors, au-delà, au-dessous, au-dessus, au-devant (exception : au travers).

    Après en, il n'en faut pas : en deçà, en dedans, en dehors, en delà, en dessous, en dessus.

    Trait d'union après Au et En


    Remarque 1
    : Après par-, le trait d'union est de rigueur : par-dessus (tout), par-dessous, par-delà, par-devant, par-derrière.

    Remarque 2 : La distinction qui prévalait jusqu'alors entre au-dessous (= plus bas qu'un certain niveau, en contrebas) et en dessous (= du côté du dessous, sur la surface inférieure), a été abandonnée par l'Académie dans la dernière édition de son Dictionnaire. Ce n'est pas une raison pour y renoncer dans la langue soignée.

    Des températures au-dessous de zéro mais Une tarte brûlée en dessous.

    Remarque 3 : Voir également l'article consacré à Ci- et Là-.

    Trait d'union après Au et En

     


    9 commentaires
  • La graphie exhorbitant – avec un h intercalaire, par analogie avec exhorter et exhaustif – est erronée.

    Il a des prétentions exorbitantes (et non exhorbitantes).

    C'est l'étymologie qui nous renseigne sur l'orthographe de cet adjectif : formé du préfixe ex- (hors de) et de orbite (du latin orbita, ornière), exorbitant signifie proprement « qui sort de l'ornière, du droit chemin » (et non « qui fait sortir les yeux de leurs orbites » comme on le croit parfois, voir Remarque ci-dessous), avant de prendre le sens actuel de « qui dépasse la mesure, excessif ».

    Astuce

    Orbite (du latin orbita, ornière) n'ayant pas de h initial, ex/orbitant n'en prend pas non plus !

    Séparateur de texte


    Remarque
    : L'adjectif exorbité, quant à lui, se rattache à une autre acception d'orbite (cavité osseuse qui renferme l'œil) et ne s'emploie que dans l'expression des yeux exorbités, au sens propre (des yeux qui sortent de leurs orbites) ou au sens figuré (des yeux exorbités d'effroi).

    Exorbitant

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique