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Dénoter / Détonner
On se gardera de confondre le verbe transitif direct dénoter, qui signifie « indiquer comme caractéristique, signifier, révéler », et son paronyme détonner (avec deux n), emprunté au domaine musical (« sortir du ton ») avec le sens figuré de « ne pas être en harmonie avec, produire un contraste désagréable ».
Comparez :
Sa tenue et son attitude dénotent un manque de raffinement (= révèlent).
Sa tenue et son attitude détonnent dans cette assemblée (= tranchent, contrastent).
Sans doute est-il de bon ton de rester dans la note, à savoir dans le style à la mode peu soucieux de cette méprise paronymique, mais il ne faudrait pas la forcer (ladite note) au point de la rendre fausse et d'attribuer à dénoter des propensions à la « désharmonie » qui restent l'apanage de détonner. On notera donc sur tous les tons que l'on ne peut sortir que du ton, pas de la note !
Remarque : Avec un seul n (comme ses dérivés détonant, détonateur, détonation), détoner signifie « être le siège d'une détonation » (faire détoner des explosifs). Curieusement, seul détonant est répertorié comme adjectif dans les ouvrages de référence (pas détonnant, participe présent de détonner).
En voilà un qui détonne dans la basse-cour !
(Éditions Gallimard)Tags : dénoter, détonner, détoner
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Commentaires
2PolytradVendredi 3 Janvier 2020 à 06:21Il est exact, et c'est consternant, que dew journalistes confondent dénoter et détonner tel M. Michel Mary dans une histoire d'Enquêtes Criminelles.Suivre le flux RSS des commentaires
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On entend de plus en plus souvent dénoter en place de détonner. Même dans la bouche de journalistes. Il est vrai que certains d'entre eux sont les champions du mauvais langage. J'ai même entendu dans un documentaire sérieux "quatres éléphants". (Enfin, ce n'était peut-être pas éléphants).