Une lectrice m'interpelle en ces termes au sujet du verbe passer : « Dans un de vos exemples, vous écrivez moins de deux ans sont passés, alors que moi j'aurais écrit moins de deux ans ont passé car il s'agit du temps. Voudriez-vous s'il vous plaît m'expliquer pourquoi j'ai tort ? »
Que cette personne soit ici rassurée : les deux formulations sont correctes, même si la seconde est considérée par Girodet comme « vieillie ».
Dans son emploi intransitif (sans complément d'objet), passer se conjugue avec avoir ou être selon que l'on souhaite exprimer l'action en train de s'accomplir ou le résultat de l'action accomplie.
L'hiver a passé bien vite, l'hiver est maintenant passé.
L'envie lui a passé ou lui est passée.
Force est de reconnaître, avec l'Académie, que l'usage moderne généralise l'emploi de l'auxiliaire être (même pour exprimer l'action), notamment avec les verbes intransitifs apparaître, descendre, passer, tomber.
Remarque 1 : Quand passer est employé dans sa construction transitive directe, il se conjugue toujours avec avoir : Nous avons passé nos vacances à la montagne.
Remarque 2 : On notera les subtilités de l'accord du participe... passé à la forme pronominale : Elles se sont passé le mot (elles ont passé quoi ? le mot, à qui ? à se mis pour elles) mais Elles se sont passées de dessert (se passer = se priver, s'abstenir) et La réunion s'est bien passée (se passer = survenir, avoir lieu).