« Il essuye une pluie de critiques aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur de la présidence » (à propos de Claude Sérillon, photo ci-contre, chargé de la communication de François Hollande).
(Nicolas Barotte, sur lefigaro.fr, le 29 mars 2013)
(photo Wikipédia sous licence GFDL par Twentycent90)
Ce que j'en pense
Gageons que les critiques ne vont pas manquer de pleuvoir à verse sur ledit article et que notre journaliste serait bien avisé de se munir dorénavant d'une antisèche afin d'éviter d'essuyer... de nouveaux reproches.
Si les verbes en -ayer acceptent deux formes de conjugaison (forme 1 : il paye, nous payons ; forme 2 : il paie, nous payons), rappelons que ceux en -oyer et en -uyer n'en admettent qu'une : la seconde (il envoie, nous envoyons ; il essuie, nous essuyons).
On ne se mouillera guère en affirmant que la faute provient sans doute ici de la confusion entre le verbe essayer (qui autorise la forme il essaye) et son paronyme essuyer, pour lequel le changement du y en i est obligatoire devant un e muet : il essuie.
À la décharge de notre journaliste, la confusion ne date pas d'hier. Certains spécialistes (dont John Orr) considèrent en effet que le sens dit figuré du verbe essuyer (essuyer une défaite, un revers, un refus, un échec, un affront, une tempête, attesté dès le XVIIe siècle) n'aurait aucun rapport avec son acception première (« sécher en frottant »), mais serait une altération de essayer (pour « éprouver ») une défaite. Et ce n'est pas un poisson d'avril !
Ce qu'il conviendrait de dire
Il essuie une pluie de critiques.