« Paris dérivait et Bertrand Delanoë lui a redonné son honneur, Paris s'endormissait et Bertrand Delanoë lui a redonné un temps d'avance. » (Martine Aubry, mai 2009)
Humour, inattention, créativité exacerbée ? Peu importe... N'en déplaise à madame Aubry, le verbe endormir ne se conjugue pas sur le modèle de finir et des verbes du deuxième groupe ! On dit : il s'endormait, en s'endormant et non il s'endormissait, en s'endormissant.
Cette dérive se rencontre pourtant de plus en plus fréquemment – surtout à l'oral –, sans doute par analogie avec le mot endormissement. À cela près que ce dernier est un authentique... barbarisme !
Pour évoquer le passage de l'état de veille au sommeil, le substantif endormement serait grammaticalement plus correct. Mais force est de constater que celui-ci a été depuis longtemps supplanté par celui-là, dans le langage courant, au point d'avoir également la préférence de l'Académie, dans la dernière édition de son Dictionnaire : « Endormement. Rare. On dit plus couramment Endormissement ».
Le voluptueux endormement de la nature (Romain Rolland).
Les trajets trop longs provoquent souvent l'endormissement (= somnolence, par extension).
Ceux qui ne se satisfont ni de l'un ni de l'autre pourront toujours recourir au synonyme assoupissement, qui ne fait pas débat !
Somnifère, remède pour faciliter l'endormement.