• • Balade, avec un seul l comme tous ses dérivés (se balader, baladeuse, baladin, etc.), signifie « promenade » en langage familier.

    Au cours de notre balade dans les bois, il a eu les mains baladeuses.

    • Ballade (avec deux l) désigne une chanson ou un poème.

    Il a joué une ballade à la guitare.

    AstuceUne astuce pour ne pas se tromper (trouvée sur le site lagrottedelasquaw) : il est connu que la musique donne des ailes, alors la ballade musicale en comporte deux...

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    Remarque : Dérivé de balade, le nom baladeur désigne l'appareil portatif de reproduction sonore, muni d'écouteurs, que l'Académie recommande de préférer à l'anglais Walkman (marque déposée en 1979 par Sony).

    Ballade balade

    Balade / Ballade
    Jolie coquille dans la traduction du titre de ce film soviétique (1959) :
    on s'attend à une chanson (de Gérard Lenorman ?), on assiste à un long voyage.

     


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  • Acquis (avec un s, au singulier comme au pluriel) est le participe passé ou le substantif du verbe acquérir (dérivé du latin acquirere, « ajouter à »), en rapport avec la connaissance, l'expérience.

    Des avantages acquis. Tenir une conclusion pour acquise.

    C'est un acquis considérable. Il a un solide acquis en français.

    Bien mal acquis ne profite jamais.

    L'acquis et l'inné.

    Acquit (avec un t et sans accent circonflexe) est le substantif du verbe acquitter (dérivé du latin quietus, « tranquille »), en rapport avec l'idée de paiement (« rendre quitte »).

    Vous devez mettre votre acquit au bas de cet acte (= « Bon pour acquit » suivi d'une signature).

    On écrira donc : par acquit de conscience (et non par acquis de conscience). En effet, il ne s'agit pas là d'acquérir sa conscience mais bien de l'acquitter au sens de « la soulager, la rendre quitte », pour ne pas avoir de regret. Tenez-le pour acquis !

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    Remarque
    : On notera la présence dans acquérir et ses dérivés de la séquence cqu, contrairement à conquérir et requérir. La conjugaison de ce verbe est capricieuse : j'acquiers (et non j'acquerre ni j'acquierre, au présent de l'indicatif), j'acquerrai (et non j'acquérirai, au futur de l'indicatif), j'ai acquis (et non j'ai acquéri, au passé composé).

    Acquis

    Source : Caroline Combe

     


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  • Nombreux sont ceux qui avouent avoir des difficultés à établir la distinction entre quoique en un seul mot et quoi que en deux mots, servant tous deux à introduire une subordonnée de concession. Voici une synthèse qui devrait les y aider.

     

    Flèche

    Quoi que


    En deux mots, quoi que (suivi du subjonctif) est une locution qui signifie « quelle que soit la chose que ».

    Quoi qu'il en soit, vous avez tort (= quel que soit le contexte, vous avez tort).

    Quoi que vous disiez, ça ne changera rien (et non quoique vous disiez).

    Tu peux me demander quoi que ce soit (= n'importe quoi).

    Je continuerai quoi qu'il advienne.

    Flèche

    Quoique


    En un seul mot, quoique (suivi ou non d'un verbe conjugué) est une conjonction de subordination qui exprime une concession, une réserve au sens de « bien que », « encore que ». Le verbe qui suit est généralement au subjonctif (même si l'on trouve des exemples d'emploi avec l'indicatif ou le conditionnel).

    Il n'est pas plus tolérant avec les personnes âgées, quoiqu'il en fasse partie (= bien qu'il en fasse partie).

    Quoique fort sympathique, il ne m'inspire pas confiance (= bien qu'il soit très sympathique).

    Je passerai te voir ce soir, quoique je préférerais venir demain. Quoique, dans ce cas, il serait bien inspiré de ne rien faire (emploi du conditionnel pour marquer l'éventualité).

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    Remarque 1 : Contrairement à quoique, qui n'a d'autre rôle que d'introduire la proposition subordonnée, quoi que a toujours une fonction dans ladite subordonnée (quoi étant mis pour « quelque chose, n'importe quoi »).

    Remarque 2 : La locution pronominale quoi que ce soit peut s'utiliser dans une phrase de sens négatif : Il m'interdit de dire quoi que ce soit. Il ne faut pas toucher à quoi que ce soit.


    Subtilités

    Quoi qu'il arrive (= peu importe ce qui arrive), je suis serein mais D'ordinaire, je suis serein, quoiqu'il arrive (= bien qu'il arrive) parfois que je m'inquiète.

    Quoique / Quoi que

     Quoi que

     

     

     

     

     

     

     

     

     
    Quoique, célèbre sketch de Raymond Devos


    Je t'aimerai toujours, quoi qu'il arrive
    de Debi Gliori, Editions Gautier-Languereau

     


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  • Censé, participe passé de l'ancien verbe censer (« penser, estimer, juger, considérer »), signifie de nos jours « supposé, considéré comme devant faire quelque chose » et est suivi d'un infinitif.

    Il est censé s'en occuper aujourd'hui (= il est supposé s'en occuper aujourd'hui).

    Son homonyme sensé (avec un s car dérivé de sens) désigne celui qui a du bon sens, qui est réfléchi, raisonnable.

    Un homme sensé n'aurait pas agi ainsi.

    Je trouve sa décision peu sensée.

     

    Astuce

    Si la phrase supporte de remplacer censé/sensé par insensé, c'est qu'il s'agit de sensé avec un s. Appliquons cette astuce pleine de bon sens aux exemples cités plus haut :

    Il est insensé s'en occuper aujourd'hui (ne fonctionne pas) mais Un homme insensé n'aurait pas agi ainsi (fonctionne).

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    Remarque
    : Il ne faudrait pas croire pour autant que les adjectifs censé et supposé sont synonymes. Comparez :

    L'auteur supposé de l'attentat (et non L'auteur censé de l'attentat).

    Des exercices supposés compris (= des exercices censés être compris).

    L'adjectif supposé signifie « qui est donné pour authentique, quoique faux » (un nom supposé, un testament supposé) et, plus couramment, « présumé », « admis comme hypothèse, comme probable ou par convention » (quand censé exprime une croyance ferme).

    Quant à la locution être supposé (voire, au Canada, être supposé de, calque de l'anglais to be supposed to) suivie d'un infinitif, d'aucuns considèrent qu'on doit lui préférer être censé. Force est de constater que tous les spécialistes de la langue ne sont pas de cet avis : « On peut dire : Il est supposé avoir compris » (Hanse), « la langue française se prête fort bien à cette construction "anglaise" » (Dupré). « Rien ne s'oppose en principe à cette alliance de supposé et d'un infinitif actif » écrit encore René Georgin, qui ne rechignerait pas à « construir[e] de même présumé : Il est présumé avoir commis le crime, encore qu'aucun exemple de ces emplois ne figure dans le Littré ». Oserai-je faire remarquer à cet éminent grammairien qu'il n'a pas cherché au bon endroit ? Car si le tour est effectivement absent à l'entrée supposer du Littré, il se trouve bel et bien aux entrées baguette, cataracte, cela, chantre, chœur, devant, diablerie, divinatoire, fresaie, générateur, hélose, homme, ou, plastique, venir : « Celui qui chante ou est supposé chanter », « Le bon sens est ce qui est supposé appartenir à la plupart des hommes », « Il se dit des choses qui sont supposées se mouvoir », etc. Au demeurant, ladite construction ne date d'hier : elle est attestée notamment chez Bossuet (« l'Oraison dominicale est supposée être l'oraison d'obligation de tous les fidèles »), chez Buffon (« le pied cube est supposé peser soixante-douze livres »), dans le Dictionnaire étymologique de Gilles Ménage (« Or comme tout espace est supposé faire partie d'une grandeur », 1750) et dans l'Encyclopédie de Diderot (« la corde est supposée faire de très petites variations », 1777).

     Censé

    Un homme sensé est censé connaître la loi !
    (Livre de Pierre-Olivier Sur, Editions JC Lattès)

     


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  • Eh bien, non ! Eh bien ! ne s'écrit pas et bien ! comme on le voit si souvent... mais bel et bien eh bien !

    Pour exprimer l'admiration, la surprise, l'acquiescement résigné, pour interpeller ou renforcer un propos, c'est bien l'interjection eh ! (souvent renforcée par bien) qu'il convient d'utiliser et non la conjonction et.

    Une bizarrerie de plus de la langue française... Eh oui !

    Comparez :

    Eh bien, ça par exemple !

    Eh bien, qu'avez-vous à répondre ?

    Eh bien, soit !

    Eh ! que se passe-t-il ?

    Eh toi, que fais-tu ?

    Eh quoi ? vous ne le saviez pas ?

    Eh là ! faites attention !

    et

    Une voix forte et bien timbrée.

    Il a bel et bien (= tout à fait, tout bonnement, réellement) disparu.

    Et bien évidemment, on ne l'a jamais revu.

    Séparateur de texte


    Remarque 1 : Si pour certains grammairiens les homophones eh ! et hé ! sont synonymes, on notera que :

    • la graphie relève davantage du langage familier,
    hé ! sert principalement à appeler, à attirer l'attention (! vous, là-bas!),
    • la variante hé bien ! est vieillie (on écrira : eh bien !).

    Remarque 2 : Utilisées seules, les interjections eh ! et hé ! sont traditionnellement suivies d'un point d'exclamation. Complétées de bien, quoi, là, là-bas, oui, non, elles sont suivies d'un point d'exclamation (parfois d'interrogation) ou d'une virgule selon que l'on considère qu'elles constituent ou pas une cellule autonome à l'intérieur de la phrase. Le mot qui suit prend une minuscule initiale si l'on considère que la phrase n'est pas terminée (cf. exemples ci-dessus).

    Subtilités

    Eh bien, croyez-le ou pas : il m'a écouté. Et bien lui en a pris.

    La saga Harry Potter est bel et bien terminée.

     

    Eh bien

    Livre de Marc Lambron, Editions Grasset

     


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