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Par Marc81 le 30 Mai 2011 à 23:20
Emprunté du latin planus (« plat, uni, égal »), l'adjectif plain(e) − qui décrit à l'origine une qualité physique − ne se rencontre plus guère que dans les expressions de plain-pied (laquelle signifie « au même niveau » et s'écrit avec un trait d'union) et plain-chant (synonyme de chant grégorien).
On se gardera de le confondre avec son homonyme, autrement courant, l'adjectif plein(e), emprunté du latin plenus (de même sens).
Cette maison est de plain-pied (et non
de plein pied).Être perdu en pleine campagne (neuvième édition du Dictionnaire de l'Académie), même si l'on trouve encore l'ancienne graphie en plaine campagne (au sens de « en rase campagne »
).Un terre-plein. Un trop-plein.
Remarque 1 : Quand l'adjectif plein précède le nom désignant ce qui est plein ou prend familièrement le sens de « beaucoup, très », on se gardera de faire l'accord.Il a les poches pleines de billes mais Il a des billes plein les poches.
Avec des paillettes plein les yeux.
Il y a plein de visiteurs (et non pleins de visiteurs).
On notera toutefois que plein se met au pluriel dans l'expression à pleins gaz, qui signifie « à pleine puissance, à toute vitesse ».
Remarque 2 : La tournure (tout) plein de relève du langage familier et sera avantageusement remplacée par beaucoup de.
Il gagne beaucoup d'argent (de préférence à plein d'argent).
Remarque 3 : Selon l'Académie, c'est par confusion avec l'adjectif plain que l'on écrit la pleine mer pour « la haute mer, le large ». De nos jours, mieux vaut toutefois s'en tenir à la graphie avec e, si l'on ne veut pas faire de vagues. De même écrira-t-on, en termes de marine, battre son plein quand la marée, arrivée à son plus haut point, demeure un temps stationnaire. Comme l'explique Littré, son est ici adjectif possessif (et non synonyme de « vibration sonore », comme certains le croient encore) et plein, substantif, désigne le plus haut niveau de la marée (entendez : marée haute... ou mer étale, à l'époque où l'on parlait du plain de l'eau). Par métaphore, cette locution s'applique à toute manifestation se maintenant à son point culminant, à son paroxysme.
Les festivités battent leur plein (et non son plein).
« Le déconnomètre fonctionne à pleins tubes »
(jugement de François Bayrou à propos du projet
de taxation à 75 % du candidat Hollande).
(photo Wikipédia sous licence GFDL par Guermonprez).
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Par Marc81 le 27 Mai 2011 à 15:58
Les noms entretien, maintien, soutien... ne prennent pas de t final comme on l'écrit parfois par analogie avec l'indicatif présent des verbes dont ils découlent.
Il a un entretien avec un conseiller d'orientation mais il s'entretient avec un conseiller d'orientation.
La police est responsable du maintien de l'ordre mais la police maintient l'ordre.
Il a reçu le soutien de sa famille mais sa famille le soutient.
2 commentaires -
Par Marc81 le 26 Mai 2011 à 09:00
Dans la locution aller (ou marcher) de pair, pair (nom masculin sans e final) est invariable et signifie « ensemble, sur le même rang ». Il ne doit pas être confondu avec deux choses qui font la paire (une paire de chaussures).
Aller de pair, c'est donc « aller ensemble en étant sur le même rang ». La confusion avec paire provient de ce que l'on emploie souvent cette expression pour associer seulement deux éléments.
Croissance et progrès social doivent aller de pair (et non de
paire).Foi, espérance et charité vont de pair (citation de Benoît XVI associant les trois vertus théologales).
Les deux vont de pair mais Les deux font la paire.
Ce même pair est également employé dans d'autres expressions avec des sens différents :
- dans être jugé par ses pairs (et non par ses
pères), pair correspond à une personne de rang semblable. Rien à voir avec une quelconque paternité... - dans travailler au pair, pair signifie que l'on est « logé, nourri et rémunéré ».
- avec la locution hors (de) pair, on souligne que la chose ou la personne est sans égale.
Remarque 1 : Pairesse s'est dit, au XIXe siècle, de l'épouse d'un pair de France (« titre surtout honorifique, donnant accès au conseil du roi, accordé aux douze principaux seigneurs du royaume »). Pair peut également être adjectif : un nombre pair.
Remarque 2 : Pers (dont on ne prononce pas le s final au masculin) est un adjectif homonyme, emprunté du latin persus, qui signifie « d'une couleur intermédiaire entre le bleu et le vert » (celle des yeux de la déesse Athéna, selon la mythologie grecque).
Des yeux pers (à ne pas confondre avec des yeux vairons, c'est-à-dire de couleur différente) ou Des yeux de couleur perse.
Remarque 3 : Signalons également l'homophone perd, forme conjuguée du verbe perdre.
3 commentaires - dans être jugé par ses pairs (et non par ses
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Par Marc81 le 24 Mai 2011 à 23:37
L'adverbe quelquefois (en un seul mot et sans s après quelque) signifie « en certaines occasions, de temps à autre, parfois ». Il modifie le plus souvent un verbe.
On évitera la confusion avec le groupe nominal quelques fois (en deux mots, puisque formée du déterminant quelques et du nom fois), qui signifie « un petit nombre de fois ».
Les quelques fois où je l'ai croisé, il ne m'a pas reconnu (en raison de la présence du déterminant les, il ne peut s'agir que du nom fois).
J'ai tenté quelques fois de l'aborder (= plusieurs fois).
Je me demande quelquefois si j'ai bien fait (= parfois).
Il est quelquefois injuste (= parfois).
On écrit quelquefois quand on pourrait dire parfois, quelques fois quand on pourrait dire plusieurs fois.
Remarque : Il arrive parfois (quelques fois ?) que le contexte ne permette pas de choisir entre ces deux homophones :Nous nous sommes croisés quelquefois (parfois) ou quelques fois (plusieurs fois).
Là, cela relève du pléonasme poétique...
1 commentaire -
Par Marc81 le 19 Mai 2011 à 14:30
Afin d'éviter la confusion entre ces deux homophones (même prononciation, mais sens différent), on distinguera martyre (avec un e final), qui désigne le supplice, de martyr (sans e, à moins qu'il ne s'agisse d'une femme), la personne suppliciée.
Les martyrs chrétiens ont souffert le martyre.
Saint Sébastien est un martyr mais Sainte Cécile est une martyre.
Martyr, substantif, peut être mis en apposition, dans un emploi adjectival.
Un enfant martyr. Une ville martyre (= à qui l'on inflige de nombreux tourments).
Remarque 1 : Le féminin de martyr (la personne) est martyre, à ne pas confondre avec martyre (le supplice).Remarque 2 : Le martyrologe (et non martyrologue) désigne la liste des martyrs de l'Eglise et, par extension, se dit d'une liste rappelant les noms des héros qui ont souffert ou se sont sacrifiés pour une cause.
Le Martyre de saint Sébastien de Debussy
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