• Excluer
    « La foi exclue-t-elle le savoir ? (...) Le savoir exclu-t-il la foi ? »

    (sur maxicours.com)

     

     
     
    FlècheCe que j'en pense


    Au gré de mes recherches sur Internet, je découvre un site de soutien scolaire, qui propose en guise de vitrine des extraits de cours de philosophie. Le paragraphe de présentation précise : « Toutes nos ressources pédagogiques ont été conçues spécifiquement pour Internet par des enseignants de l'Education nationale en collaboration avec notre équipe éditoriale. »

    La confiance dans l'Éducation nationale n'exclut définitivement pas la méfiance...


    Voir également le billet Conclure / Exclure / Inclure.

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    La foi exclut-elle le savoir ? Le savoir exclut-il la foi ? (exclure ne saurait être conjugué comme s'il s'agissait d'un verbe excluer !).

     


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  • Une heure et demi(e)« Les trains ont été retardé d'une heure et demi en moyenne dans les deux sens à cause d'une panne électrique (...) La plupart d’entre eux devrait arriver avec un retard de 1h30 » (à propos de la ligne TGV Paris-Lyon).

    (dépêche AFP, sur liberation.fr, le 8 mai 2013)


     
    FlècheCe que j'en pense


    Et voilà notre journaliste bien avancé (de deux fautes et demie en moyenne), à cause d'une subite panne d'accords.

    S'il est d'usage que le participe passé des verbes conjugués avec l'auxiliaire être s'accorde en genre et en nombre avec le sujet (si si...), l'adjectif demi, placé après un nom, ne s'accorde avec celui-ci qu'en genre (masculin ou féminin), faute de pluriel : une heure et demie, deux litres et demi. Quant à l'expression la plupart, elle commande de nos jours l'accord logique du verbe avec son complément, ici au pluriel.

    Et que dire de « l’arrivée à Lyon, initialement prévu en gare de Lyon-Pardieu » ou encore, quelques lignes plus bas, de « la SNCF a invoqué un problème de caténaire au Creusot pour expliqué la paralysie du TGV » ? Paralysant, assurément.

    Estimons-nous heureux : le déraillement de la PGV (prose à grande vitesse) de l'AFP n'a pas provoqué celui des TGV de la SNCF. N'est-ce pas là l'essentiel ?


    Voir également les billets Demi et La plupart.

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Les trains ont été retardés d'une heure et demie en moyenne.

    La plupart d’entre eux devraient arriver avec un retard de 1h30.

     


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  • Dûs

    « Au-delà des chiffres économiques catastrophiques, dûs à une crise à laquelle le gouvernement semble en permanence hésiter à répondre par la relance ou par l'austérité. »
    (Anne Sinclair, sur huffingtonpost.fr, le 6 mai 2013)

     

     
     
    FlècheCe que j'en pense


    Rappelons à notre journaliste que, aujourd'hui comme hier (entendez : avant comme après la réforme orthographique de 1990), le participe passé du verbe devoir ne prend l'accent circonflexe qu'au masculin singulier, afin d'être distingué de l'article homonyme : dû / du. Les autres formes se passent de ce signe diacritique – due, dues, dus (indu, indue, indus, etc.) –, dès lors qu'il n'y a pas de risque de confusion.

    Mais il faut croire que madame Sinclair tient à écrire à couvert, tant elle abuse de ce petit chapeau que les enfants qualifient volontiers de « chinois ». N'évoque-t-elle pas quelques lignes plus loin « les zônes d'ombre embarrassantes sur les comptes en banque de Claude Guéant » ? Embarrassant, le circonflexe, ça c'est... sûr.

     

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    Ce qu'il conviendrait de dire


    Des chiffres catastrophiques dus à la crise.

     


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  • Pénitenciaire

    « En déplacement ce mardi 30 avril, à Alençon (Orne), Christiane Taubira, la ministre de la Justice, a visité le centre pénitenciaire. »

    (sur paris-normandie.fr, le 30 avril 2013)  
     
     
    (photo Wikipédia sous licence GFDL par Guillaume Paumier)


     
    FlècheCe que j'en pense


    Notre journaliste devra faire pénitence pour avoir calqué la graphie de l'adjectif pénitentiaire sur celle du substantif pénitencier.

    À sa décharge, reconnaissons que ces deux dérivés de pénitence (du latin paenitentia) se plaisent à brouiller les pistes. Qu'on en juge : pénitencier commença sa carrière pénale comme adjectif avant d'être couramment employé comme nom pour désigner un établissement de détention, au détriment de pénitentiaire, condamné à suivre l'évolution inverse. De nos jours, pénitentiaire fait partie de la famille des adjectifs en -aire (auxiliaire, bancaire, monétaire, pécuniaire, scolaire...) qui ont la même forme au masculin et au féminin : un établissement pénitentiaire (et non pénitentier ni pénitencier), une administration pénitentiaire.

    On gardera donc sous les verrous les incorrections que sont pénitentier et pénitentière (ainsi que leurs voisins de cellule pécunier et pécunière) et on tâchera de se rappeler que la graphie -ciaire suit toujours les voyelles a, i et u (fiduciaire, glaciaire, judiciaire), quand la graphie -tiaire (plénipotentiaire, tertiaire) est de rigueur après é, en et er.

     

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    Ce qu'il conviendrait de dire


    Elle a visité le centre pénitentiaire.

     


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  • Accep(ta)tion
    « L'annomination se fonde sur une paronymie morpho-syntaxique des deux termes dont l'un est dans son acceptation propre, l'autre dans une acceptation soit plus imagée (...) soit de sens proche mais syntaxiquement et morphologiquement différent du premier. »

    (Léandre Sahiri, dans Le bon usage de la répétition dans l'expression écrite et orale)

     

     

     
    FlècheCe que j'en pense


    En l'espèce, on se serait bien passé de la répétition d'une coquille aussi... « annominable » !

    Acceptation (le fait de donner un agrément ou de se résigner) pour acception (sens dans lequel on prend un mot) : de toute évidence, la confusion entre paronymes fait rage. À propos d'une figure de style proche de la paranomase, cela frise le cocasse. Qui parle de bon usage ?


    Remarque : Exemple d'annomination – du latin ad (« vers ») et nominatio (« nom ») : Je te dis que tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église (Évangile selon Matthieu).

     

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    Ce qu'il conviendrait de dire


    Son acception propre.

     


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