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    Start-oups

    « Le projet prévoit également de ne demander que cinq années de service aux thésards, et d’exonérer totalement ou en partie les créateurs de start-ups » (à propos de la réforme de la scolarité à Polytechnique).

    (paru sur lefigaro.fr, le 31 octobre 2013) 
     

    FlècheCe que j'en pense

     
    Larousse et Robert sont pourtant unanimes : le nom féminin start-up est invariable.

    Emprunté de l'abréviation de start-up company (de to start up, « démarrer, lancer », et company, « société », d'où « société qui démarre »), cet anglicisme a fait florès à la fin des années 1990 pour désigner une jeune entreprise à fort potentiel de croissance, dans le secteur des nouvelles technologies. Start-up a beau prendre la marque du pluriel dans son pays d'origine (start-ups, d'après le P'tit Dico du journal Le Monde), les dictionnaires usuels s'en tiennent à l'invariabilité de ce côté-ci de la Manche, comme c'est du reste le cas pour tous les mots composés en -up (hold-up, check-up, pin-up, etc.). Est-il nécessaire de préciser que l'on parle là de graphie traditionnelle ? Nul besoin de sortir de Saint-Cyr pour supposer que les réformateurs de 1990, s'ils avaient eu à débattre de notre affaire, auraient opté selon toute vraisemblance pour des startups, à l'instar des pluriels rectifiés holdups, checkups, pinups.

    Si l'Académie approuve le principe – « Les mots d’origine étrangère prennent les marques normales du français (accents, pluriels) quand ils sont intégrés à notre langue. On écrit ainsi des spaghettis, des scénarios, des forums, des chichekébabs, etc. » –, Larousse et Robert n'en ont cure dans le cas présent... à cela près que l'invariabilité de start-up n'est curieusement pas mentionnée dans le Dictionnaire historique de la langue française, pourtant édité par Robert. Simple oubli ou prémices d'un prochain revirement ?

    Raison de plus, dans le doute, pour suivre les recommandations de la commission de terminologie et de néologie, en privilégiant l'équivalent bien français « jeune pousse » (Bashung, d'humeur moins bucolique, proposait quant à lui « petite entreprise qui ne connaît pas la crise »). Pas sûr qu'un jardinier à la pointe de l'innovation y retrouve ses boutures, mais c'est toujours mieux que de prendre le risque de passer pour un... Pigeon !

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Les créateurs de start-up (graphie traditionnelle, préconisée par Larousse et Robert) ou de jeunes pousses.

    Les créateurs de startups (graphie réformée).

    Les créateurs de start-ups (selon l'usage anglais).

     

     

    « Caisses de... raisonnance ?Commémorations »

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