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    Commémorations

    « Allocution pour le lancement des commémorations du Centenaire de la Première guerre mondiale. »

    (paru sur le site de l'Élysée, le 7 novembre 2013)
    (photo Wikipédia sous licence GFDL par Remi Mathis)
     

    FlècheCe que j'en pense


    C'est bien connu : le mauvais exemple vient souvent d'en haut. On ne s'étonnera donc pas de voir ici-bas une partie de la presse nationale reprendre sans le moindre état d'âme ces coquilles fraîchement servies au palais de l'Élysée.

    Nul besoin, pourtant, de sortir de l'ENA pour concevoir que commémorer, qui signifie « rappeler par une cérémonie (la commémoration) le souvenir d'une personne ou d'un évènement », ne peut s'employer à propos d'un anniversaire, sous peine de verser dans le pléonasme : on ne saurait en effet « rappeler à la mémoire » un souvenir, qui est déjà le rappel de quelque chose. Voilà pourquoi la langue soignée commémorera une victoire, l'armistice, une naissance, une mort mais célèbrera une fête, un anniversaire, un souvenir, la mémoire. D'aucuns manifesteront, et avec quelque apparence de raison, une certaine réserve à recourir à célébration quand il est question d'un évènement triste ou douloureux. N'en déplaise à Dupré (1), rien dans l'étymologie du verbe célébrer (du latin celebrare, « visiter en foule », puis « fêter solennellement » et « marquer un évènement par une cérémonie ») ni dans la définition qu'en donne l'Académie n'implique obligatoirement l'idée de joie : « Marquer d'une certaine solennité, d'un éclat exceptionnel, un évènement, le souvenir ou le retour périodique d'un évènement. »

    Là n'est pas le seuil écueil que réserve l'allocution présidentielle. Il faut encore ne pas se tromper dans l'emploi des majuscules. Force est de constater que les rédactions sont partagées sur la question : « un cycle de commémorations du centenaire de la Première guerre mondiale » (leparisien.fr) ; « les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale » (liberation.fr, lepoint.fr, nouvelobs.com) ; « le programme des commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale » (franceinter.fr) ... et même « Centenaire de la Première Guerre Mondiale » sur le site de Gallimard Jeunesse. Un vrai champ de bataille orthographique ! Les spécialistes sont pourtant unanimes : on écrit la Seconde Guerre mondiale ou la Grande Guerre.

    Qui a dit que la plume de François Hollande gagnerait à rester inconnue, à l'instar du poilu de l'Arc de triomphe ?


    (1) « La nuance entre les deux est que commémorer s'applique à un événement passé, implique donc un certain sérieux sinon une certaine tristesse, tandis que l'emploi de célébrer implique l'idée de joie et de fête » (Encyclopédie du bon français dans l'usage contemporain).


    Voir également le billet Célébrer / Commémorer.

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Allocution pour le lancement des célébrations du centenaire de la Première Guerre mondiale.

    Allocution pour le lancement des commémorations de la Première Guerre mondiale.

     

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