• Afin d'éviter la confusion entre ces deux homophones (même prononciation, mais sens différent), on distinguera martyre (avec un e final), qui désigne le supplice, de martyr (sans e, à moins qu'il ne s'agisse d'une femme), la personne suppliciée.

    Les martyrs chrétiens ont souffert le martyre.

    Saint Sébastien est un martyr mais Sainte Cécile est une martyre.

    Martyr, substantif, peut être mis en apposition, dans un emploi adjectival.

    Un enfant martyr. Une ville martyre (= à qui l'on inflige de nombreux tourments).

    Séparateur de texte


    Remarque 1 : Le féminin de martyr (la personne) est martyre, à ne pas confondre avec martyre (le supplice).

    Remarque 2 : Le martyrologe (et non martyrologue) désigne la liste des martyrs de l'Eglise et, par extension, se dit d'une liste rappelant les noms des héros qui ont souffert ou se sont sacrifiés pour une cause.

    Martyre

    Le Martyre de saint Sébastien de Debussy

     


    11 commentaires
  • Il s'agit de deux paronymes souvent confondus, malgré leur sens bien différent.

    • Perpétrer (du latin perpetrare, accomplir) signifie « commettre un acte délictueux ».

    Un vol a été perpétré dans cette bijouterie.

    • Perpétuer (du latin perpetuare) signifie « faire durer, rendre perpétuel ».

    Perpétuer un souvenir, un usage, une tradition.

    Perpétuer

    Et vous, perpétuez-vous les traditions ?
    (photo wikipedia sous licence GFDL by Lotus Head)

     


    votre commentaire
  • Voilà un mot régulièrement soumis à torture...

    Accueil (comme cercueil, cueillir, écueil, orgueil, recueil) s'écrit -ueil et non -euil.

    Je lui ai réservé un bon accueil (et non un bon acceuil).

    En effet, l'orthographe fautive acceuil se prononcerait asseuil...

     

    Rappel de la règle

    Dans un mot, le son œil s'écrit -euil (deuil, écureuil, fauteuil, seuil, etc.) sauf quand il est précédé du son ke ou gue. Dans ce dernier cas, on inverse le u et le e pour obtenir la bonne prononciation et la bonne orthographe -ueil.

    J'ai recueilli un écureuil.

     

    Remarque : Les membres d'un groupe Facebook estiment « plus joli et logique d'écrire acceuil au lieu d'accueil ». Reservons-leur l'accueil qu'ils méritent.

    Accueil

    Bon, ce sont des extra-terrestres, ils sont excusés...

     


    2 commentaires
  • Ceux qui croient encore que l'emploi de l'adjectif conséquent, soudain auréolé d'un prestige bien plus irrésistible que considérable et important, relèverait de la langue la plus soignée vont devoir assumer les conséquences de leur choix...

    Dérivé du latin consequi (« ce qui suit »), l'adjectif conséquent signifie « qui est logique, conforme à la raison » (il s'oppose alors à inconséquent) ou « qui est la suite logique de quelque chose ».

    Sa conduite est conséquente à ses principes (= il agit en conséquence de ses principes).

    Par conséquent (= comme suite logique, donc).

    Aussi est-il considéré comme fautif et fort inélégant de donner à conséquent le sens de « considérable, important » : Littré parle de « barbarisme contre lequel il faut mettre en garde » ; Georgin de « faute grossière commise par les seuls illettrés » et appartenant au « style boutiquier ». Rien de moins !

    Un homme conséquent (avec lui-même) est donc un homme cohérent, fidèle à ses principes, pas un homme important au sens social où on l'entend habituellement.

    De même, on dira :

    Une fortune considérable, importante (et non une fortune conséquente) mais Sa fortune est conséquente à son travail (c'est-à-dire qu'elle est le résultat de son travail, sans rien préjuger de son importance, de son montant).

    Une affaire considérable ou de conséquence (et non une affaire conséquente).

    S'assurer un avantage consistant (et non un avantage conséquent).

    Une part significative du budget (et non une part conséquente).

    Il ne faut pas davantage faire de considérable un synonyme de « grand, important ». Afin d'éviter toute équivoque, on réservera cet adjectif à son sens premier : « qui attire la considération, qui mérite d'être considéré » (en raison de l'importance, de la grandeur, du nombre, de la quantité, etc.).

    La France a joué un rôle considérable dans les négociations (= notable) mais Ils font beaucoup de bruit (et non Ils font un bruit considérable).

    Séparateur de texte

    Remarque
    : Littré explique que, si conséquence n'est pas synonyme de importance, la locution de conséquence (qui signifie proprement « ayant des suites ») « a pris facilement le sens de l'importance et s'est appliqué[e] non-seulement aux choses, mais aux personnes ». Ainsi est-on passé d'une affaire de conséquence (« ayant des suites graves ») à un homme de conséquence, qui désignait au XVIIe siècle « une personne de grand mérite ». Il faut peut-être voir dans ce glissement sémantique l'origine de l'emploi critiqué de conséquent au sens de « important ».

    Conséquent / Considérable

    Certainement une somme d'argent... considérable !
    (illustration © Walt Disney)

     


    2 commentaires
  • Au féminin, l'adjectif malin (emprunté du latin malignus, « méchant ») devient maligne (de préférence à maline qui relève du registre populaire).

    Une femme maligne. Une tumeur maligne.

    De même, le féminin de bénin (emprunté du latin benignus, « bienveillant ») est bénigne.

    Une erreur bénigne. Une tumeur bénigne.

    Séparateur de texte


    Remarque 1
    : L'adjectif malin a plusieurs sens : « qui montre de la malveillance ; nuisible ; rusé, habile ». Le nom associé, malignité, ne conserve que les deux premières idées. De même, les acceptions de bénin sont nombreuses : « bienveillant ; dénué de rigueur ; sans gravité ». Le nom associé est bénignité.

    Remarque 2 : Maline est un ancien mot féminin désignant une grande marée. Quant à malines, il s'agit d'une dentelle fabriquée originairement dans la ville de Malines, en Belgique.

    Remarque 3 : Littré note opportunément que « benigne s'est dit jadis au masculin ». Et pour cause : à l'origine, la seule forme existant en français était benigne, prononcée bénine et valable au masculin comme au féminin. En raison de son e final, l'adjectif épicène bénigne finit par être réservé pour le féminin tandis qu'était refaite la forme masculine actuelle bénin (attestée dès 1204, selon le Dictionnaire historique). D'ici à ce que l'on considère la forme fautive bénine comme une réfection à partir de bénin...

    Bénigne / Maligne
    (illustration : Imagerie Épinal)

    « Elle sent son ongle maline... » (extrait de L' Oiseleur, l'Autour et l'Alouette)
    Laissons à La Fontaine cet « archaïsme de prononciation » (selon les mots de Littré).

     


    votre commentaire