« L'étudiant en botanique décédé est le fils d'un de leur "compagnon de route" » (à propos de Rémi Fraisse).

(Lilian Alemagna, sur liberation.fr, le 29 octobre 2014)

Ce que j'en pense

Autant l'avouer d'emblée : j'ai du mal à comprendre comment le tour un(e) de, dans notre affaire, pourrait être suivi d'un nom singulier. Car enfin, n'est-il pas justement question d'un (compagnon) parmi plusieurs ? Telle est en tout cas la position de Bescherelle : « (l')un, (l')une de + nom pluriel ». Même son de cloche du côté de l'Académie qui, dans la dernière édition de son Dictionnaire, évoque tour à tour : un de leurs camarades, un de leurs membres, un de leurs temples, un de leurs collègues, une de leurs extrémités, une de leurs mains, une de leurs pattes, etc.

Vous me direz, avec quelque apparence de raison, que la confusion est d'autant plus facile à l'oral que l'adjectif possessif singulier leur ne se distingue pas de la forme plurielle leurs. Mais grande fut ma surprise quand, jetant un rapide coup d'œil sur la Toile, j'ai découvert que la faute n'était pas rare à l'écrit : « L'interpellation d'un de leur ressortissant » (L'Express), « Un de leur personnage » (L'Observateur), « Un de leur acteur fétiche » (Le Figaro), « Un de leur journaliste » (Le Huffington Post), « Une de leur marotte » (Libération), « Une de leur distraction favorite » (Europe 1), « Une de leur marque de fabrique » (L'Humanité), etc.

Encore un de ces... leurres de la langue dont certains journalistes ne paraissent pas se douter. Gageons qu'ils veilleront désormais à y faire barrage.

Voir également le billet Accord après un des... qui.

Ce qu'il conviendrait de dire

Le fils d'un de leurs compagnons de route.