• Tu parles !

    Tu parles !

    « Griveaux et Macron se sont parlés. »
    (vu sur BFM TV, le 14 février 2020.)  

     

     

     

    FlècheCe que j'en pense


    Mon petit doigt me dit que les deux intéressés avaient d'autres chats à fouetter que de discuter d'un point de grammaire. Mais enfin, profitons de l'occasion qui nous est donnée pour rappeler que, jusqu'à nouvel ordre, le participe passé du verbe pronominal de sens réciproque se parler (= parler l'un à l'autre) est toujours invariable : « Ils se sont parlé » (Hanse), « Ils se sont parlé devant moi » (Thomas), « Ces deux filles se sont parlé au cours de la réunion » (Girodet). Rien que de très logique, au demeurant, pour qui observe dans ces exemples que parlé ne peut avoir de complément d'objet direct et que le pronom réfléchi se a la fonction de complément d'objet indirect : ils ont parlé à qui ? à se, mis pour ils.

    Il est pourtant deux cas où le participe de se parler peut varier. D'abord, sous les plumes d'un passé où prévalait encore l'ancienne règle d'accord du participe des verbes pronominaux avec le sujet : « Ils se sont parlés » (La Bruyère, 1688), « Il y avoit longtems qu'ils ne s'étoient parlez » (Marie-Catherine d'Aulnoy, 1695). Ensuite, quand le pronominal a valeur de passif et signifie « être parlé » : « Cette langue s'est parlée autrefois en Asie mineure » (Girodet).

    Parlons à cœur ouvert : la langue aussi aurait besoin de témoignages d'amour en ce jour de Saint-Valentin...


    Voir également le billet Accord du participe passé des verbes pronominaux.

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Griveaux et Macron se sont parlé.

     

    « Relations (trop) intimesSyntaxe glissante »

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