• Éloge du féminin

    « En passe de devenir une véritable référence, le compte Twitter CM 2014_ , dédié à l’actualité de la Coupe du monde vaut à son créateur, un étudiant de 25 ans, de belles éloges et de sérieuses convoitises. »
    (Antoine Lhermenault, sur lefigaro.fr, le 30 juin 2014)

     

     

    FlècheCe que j'en pense

    On ne peut pas en dire autant de notre journaliste ! C'est que l'on hésite à tresser des lauriers à une plume venue buter sur le genre du mot éloge, lequel, rappelons-le avec force, est du masculin, au singulier comme au pluriel :  « Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur » (Beaumarchais) ; « Il fallait seulement que les éloges fussent différents » (Camus).

    Grande est apparemment la tentation de voir dans le e final d'éloge la marque du féminin, l'attraction de loge et d'élégie n'arrangeant rien à l'affaire. La confusion des genres, au demeurant, ne date pas d'hier. Ne lit-on pas à l'entrée seulement du Dictionnaire françois de la langue oratoire et poétique (1822) de Joseph Planche : « Il sert quelquefois à mettre des restrictions à une éloge » ? Et que penser de ces « éloges exagérées et banales » trouvé(e)s sous la plume de Joseph-Marie Quérard, dans La France littéraire (1827) ?

    Un rapide tour sur la Toile nous confirme, hélas, que la faute se maintient aux premières loges médiatiques : « Pierre Gattaz se livre à une éloge du dialogue social de terrain » (L'Express) ; « Nicolas Sarkozy se lance dans une éloge de la frontière » (Le Journal du Dimanche) ; « une éloge érotique de la pudeur » et « Éloges flatteuses dans toute la presse » (Le Huffington Post) ; « une éloge de la fuite » (Le Nouvel Observateur) ; « Après cette éloge de la spiritualité » (Le Figaro) ; « Dans cette éloge de l'amitié » (Le Point) ; « un comportement digne de toutes éloges » (La Dépêche) ; « des éloges, méritées » (L'Humanité). Espérons qu'il ne soit pas trop tard pour la déloger de l'usage courant !

    Remarque : Tous les espoirs sont permis, la faute ayant été depuis lors corrigée. On ne tarira donc pas d'éloges sur ce salutaire sursaut de bon... genre.

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Le compte vaut à son créateur de beaux éloges.

     

    « ConfusionesofàRibéry reconquéri ? »

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  • Commentaires

    1
    Lundi 2 Novembre 2015 à 15:18

    Agaçant, le verbe dédier, dans les sens de : affecter à, allouer à, assigner à, consacrer à, destiner à, réserver à, utiliser pour, vouer à, être dévolu à, etc.

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