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Obliger (à, de)
Le verbe obliger, emprunté du latin obligare, a perdu son sens premier de « attacher, lier quelqu'un par une obligation religieuse ou morale ; par des liens de reconnaissance », qui ne perdure que dans quelques expressions telles que : Noblesse oblige ! ou Vous m'obligeriez en acceptant.
L'usage moderne en fait avant tout un synonyme de contraindre, forcer, et tend à établir une distinction entre ses deux constructions.
Obliger à + infinitif
À l'actif, obliger se construit avec l'infinitif complément introduit généralement par la préposition à, sauf pour raison d'euphonie.Il m'oblige à l'écouter.
Il m'oblige à aller le voir (éventuellement Il m'oblige d'aller le voir ou, plus élégamment Il m'oblige à l'aller voir, pour éviter le hiatus).
Obliger de + infinitif
Au passif, obligé se construit avec l'infinitif complément introduit de préférence par à quand il a une réelle valeur verbale (notamment en présence d'un complément d'agent), par de quand il est employé adjectivement.Il fut obligé par ses parents à faire ses devoirs.
Il est obligé de partir.
Remarque 1 : L'honnêteté m'oblige à préciser que Littré considère cette distinction comme artificielle : « L'oreille seule en décide. »Remarque 2 : Les mêmes remarques valent pour contraindre et forcer.
Tags : obliger à, obliger de, contraindre, forcer
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Commentaires
Le tour, parfaitement correct quoique désuet, se trouve encore dans la dernière édition du Dictionnaire de l'Académie : Il n'a pas eu l'honnêteté de l'aller voir.
3ProkoLundi 21 Septembre 2015 à 16:20Je croyais que, lorsqu'il venait du latin, h était muet. Or je lis ''pour éviter le hiatus.'' Ne dit-on pas h d'hiatus pour h aspiré ?
Il y a hésitation, jusque dans les colonnes du Dictionnaire de l'Académie : le h de hiatus est considéré comme muet dans la huitième édition (cet hiatus, l'hiatus)... et aspiré dans la dernière (ce hiatus, le hiatus), avec cette mention : "On dit aussi l'hiatus, sans aspiration."
5lomockDimanche 1er Avril 2018 à 13:44Bonjour,
quand dans une phrase nous avons deux verbes qui précèdent un infinitif mais que l'un de ces verbes exige la préposition de, et que l'autre se construit sans préposition (celui-ci étant le plus proche de l'infinitif), est-ce que l'on met quand même la préposition de ou est-ce qu'on ne met rien pour éviter une juxtaposition choquante ?
Voici la phrase :
"Quant à moi, mon cœur cognait avec force ; je redoutais et espérais (de ???) croiser de nouveau l’inconnue."
Merci
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Mercredi 4 Avril 2018 à 09:58
Il faut tourner la phrase différemment.
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Mercredi 4 Avril 2018 à 11:53
Bonjour,
pourrait-on écrire alors :
Je redoutais de croiser de nouveau l'inconnue, et l'espérais.
Merci
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Mercredi 4 Avril 2018 à 23:56
Oui, ou encore : Je redoutais de croiser de nouveau l'inconnue, tout en l'espérant.
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6lomockMardi 23 Juillet 2019 à 18:18Bonjour,
sur le modèle de l'expression "Noblesse oblige", si l'on a un mot au pluriel, est-ce qu'on doit faire l'accord et écrire, par exemple : "Motivations inconscientes obligent" ?
Merci
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Jeudi 25 Juillet 2019 à 11:23
On lit dans le Dictionnaire des synonymes (1861) de Guizot: "Noblesse oblige. L'équité, la loi naturelle obligent."
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Bonjour, pourrait-on écrire aussi "il m'oblige à l'aller voir" plutôt que "d'aller le voir"?... L'oreille décide... que ça "glisse" avec légèreté, non?...