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Jusqu'au bout
« (...) et, en même temps, c'est un parlementaire jusqu-auboutiste » (propos de Daniel Cohn-Bendit au sujet de Noël Mamère, photo ci-contre, qui vient d'annoncer son départ d'Europe Écologie-les Verts).
(paru sur nouvelobs.com, le 25 septembre 2013)(photo Wikipédia sous licence GFDL par Marie-Lan Nguyen)
Ce que j'en pense
Notre journaliste ira-t-il jusqu'au bout de sa logique, en adoptant la graphie jusqu-aubout pour orthographier la locution adverbiale employée au sens de « jusqu'à la fin, jusqu'à la limite du possible » ? Je ne le crois pas.Jusqu'au bout s'écrit jusqu'à nouvel ordre avec une apostrophe qui marque l'élision du e de jusque devant une voyelle (1). Le trait d'union n'est de mise que dans les composés jusqu'au-boutisme et jusqu'au-boutiste (« partisan de la guerre jusqu'au bout », selon la formule de Briand et de Clemenceau ; plus couramment « celui qui va jusqu'au bout de ses idées, de son action, sans se préoccuper des conséquences »). Telles sont du moins les graphies figurant dans nos dictionnaires, car force est de constater que, dans la pratique, les formes rencontrées sont nettement plus variées : jusqu'au boutiste (Green), jusqu'auboutiste (Rolland), jusquauboutiste (Proust), voire jusqu'au boutien (Mac-Mahon).
Loin de moi l'intention d'être défaitiste, mais il m'étonnerait qu'avec une pareille pléthore de variantes orthographiques on tienne le bon bout.
(1) À l'époque classique, on écrivait également : (aller) jusques au bout.
Ce qu'il conviendrait de dire
C'est un parlementaire jusqu'au-boutiste.
Tags : jusqu'au bout, jusqu'au-boutiste, jusqu'au-boutisme
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