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Des entreprises à bout
« Il est inutile de demander aux pouvoirs publics de porter à bouts de bras des entreprises qui n'ont su faire la preuve de leur adaptabilité au marché mondial. »
(Charles Beigbeder, photo ci-contre, sur lefigaro.fr, le 4 novembre 2014)
(photo Wikipédia sous licence GFDL par MEDEF)Ce que j'en pense
Bien sûr, me ferez-vous remarquer avec juste raison, les bras comme leurs extrémités vont d'ordinaire par deux chez les humains. Il n'empêche, c'est bien au singulier qu'il convient d'écrire bout dans à bout de bras, la locution s'entendant selon mon Robert illustré 2013 au sens de « au bout du bras tendu ». De là les tours porter, tenir à bout de bras, « à l'extrémité de la main et dans une position qui rend l'effort plus pénible », et, au figuré, porter, tenir, soutenir une personne ou une entreprise à bout de bras, « en être le principal soutien, tout faire pour la sauver de la détresse ou de la faillite » : « quantité de boucliers (...) tenus à bout de bras » (Gide) ; « Je musais encore au coin de la rue, faisant valser mon cartable à bout de bras et chantonnant » (G. Duhamel) ; « Le berger hausse l'enfant à bout de bras au-dessus de sa tête » (Giono) ; « La soutenir ainsi à bout de bras, c'était tuant ! » (Montherlant).
Une fois n'est pas coutume, les frères ennemis de la lexicographie française abordent le sujet bras dessus, bras dessous. Aussi conseillera-t-on à notre entrepreneur et homme politique de toujours avoir un dictionnaire... à portée de main !
Remarque : Bras entre dans de nombreuses expressions : à bras ouverts, à bras raccourci(s), à bras tendus, à bras-le-corps, etc.
Voir également le billet À bras raccourci(s).Ce qu'il conviendrait de dire
Porter à bout de bras des entreprises.
Tags : à bout de bras, à bouts de bras
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