« Après la contre-attaque de Jean-François Copé – qui a fait mettre les comptes de l'UMP sous scellés – ce sont au tour des patrons de Bygmalion de dénoncer les attaques du "Point". »

(paru sur nouvelobs.com, le 4 mars 2014)  
 

Jean-François Copé (photo Wikipédia par Marie-Lan Nguyen)

Ce que j'en pense

Mais pour qui sont ces « ce sont » qui sifflent (indûment) sur nos têtes ? doit se demander ce cher Racine.

Rappelons à notre journaliste qu'il convient de ne pas confondre le tour présentatif c'est suivi d'un nom (qui évolue d'ordinaire en ce sont devant un pluriel) et la locution c'est au tour de (ou c'est le tour de), toujours au singulier. Comparez : Ce sont les patrons qui parlent mais C'est au tour des patrons de parler.

Force est malheureusement de constater que ces petits arrangements avec les règles de la syntaxe ont depuis belle lurette fait le tour de la Toile : quatre-vingt-quatorze mille occurrences de « ce sont au tour » répertoriées par Google à ce jour. La chose est d'autant plus surprenante que, dans la construction voisine c'est + préposition + nom, l'accord au singulier reste également de rigueur, même en présence d'un nom pluriel : C'est aux patrons que je parle (et non Ce sont aux patrons que je parle).

Qu'aurait-on dit si la coquille avait été relevée dans les pages du magazine Gala : qu'en matière de langue Gala(tée) aurait bien besoin d'un pygmalion ?

Voir également le billet C'est / Ce sont

Ce qu'il conviendrait de dire

C'est au tour des patrons de Bygmalion de dénoncer les attaques du Point.