Doit-on parler de la volcanologie ou de la vulcanologie ? Les deux termes « sont couramment confondus », observait Joseph Hanse en 1983, et force est de constater qu'ils sont toujours donnés comme synonymes dans les dictionnaires d'usage : « Volcanologie ou, vieux, vulcanologie » (Larousse), « Volcanologie, variante vulcanologie » (Robert).
Depuis 1962, pourtant, l'Académie des sciences − suivie par l'Académie française en 1967 − recommande de faire la distinction entre la volcanologie, qui est la science qui étudie les phénomènes volcaniques, et la vulcanologie, qui concerne le traitement du caoutchouc ou des substances possédant des propriétés analogues (*). Ainsi, un volcanologue est un spécialiste des volcans tandis qu'un vulcanologue est un ingénieur en vulcanisation.
La confusion entre ces deux séries provient, comme vous l'aurez deviné, de leur racine commune : Vulcain, nom du dieu du feu et du fer, dont les forges se trouvaient sous l'île de Vulcano selon la mythologie romaine.
(*) « L'étude du volcanisme est désignée suivant les auteurs, soit sous le nom de volcanologie, soit sous le nom de vulcanologie. Le Comité [consultatif du langage scientifique] recommande l'emploi du mot volcanologie et d'une façon générale l'utilisation de la racine vol pour tous les termes dont la signification est rattachée aux phénomènes volcaniques, la racine vul devant être réservée à la terminologie du traitement du caoutchouc ou des substances possédant des propriétés analogues » (compte rendu de la séance du 12 février 1962 de l'Académie des sciences). L'Académie française a fait siennes ces recommandations dans un communiqué publié le 20 avril 1967.
Remarque : Le verbe vulcaniser est emprunté de l’anglais to vulcanize (« soumettre à l'action du feu »), que l'on doit semble-t-il à William Brockedon, ami de Thomas Hancock, inventeur du procédé en 1843.
Haroun Tazieff, qui ne travaillait pas dans un garage,
se déclarait à juste titre volcanologue et non vulcanologue.