« Des aides de l'État et du conseil général ont permis à la jeune femme d'y installer une épicerie bien achalandée » (à propos de la réouverture d'un commerce dans une commune du Finistère).(journal de 13 heures de TF1, le 16 octobre 2012)
Tréflaouénan (photo Wikipédia sous licence GFDL par GO69)
Ce que j'en pense
On imagine déjà les étagères de l'épicerie croulant sous les galettes bretonnes et les bouteilles de cidre... Erreur classique !
Et pourtant, on ne peut pas reprocher à l'adjectif achalandé de cacher ses origines : dérivé de chaland (autrefois écrit chalant, participe présent de l'ancien français chaloir, « importer ») et non d'achat, il a à voir avec les clients... et non avec les marchandises, comme les esprits nonchalants (participe présent de l'ancien verbe nonchaloir, « négliger ») le croient trop souvent. Ainsi peut-on parler correctement d'un restaurant, d'un cinéma bien achalandé (= qui reçoit beaucoup de clients) ou encore d'un nouveau magasin qui commence à s'achalander grâce à une campagne de publicité efficace.
Bien sûr, il se trouvera toujours des petits malins pour faire remarquer qu'un magasin où affluent les chalands doit vraisemblablement être bien approvisionné (encore que, dans les pays de l'Est, il y a quelques années...). Il n'empêche : la distinction entre les clients et les stocks... n'est pas en option !
Ce qu'il conviendrait de dire
Une épicerie bien approvisionnée, où l'on trouve de tout.