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Un puit sans fond ?

Un puit sans fond

« Ce mélange d'agressivité minable et d'envolées cicéroniennes, le tout nuancé (si l'on puit dire) de petites touches hégéliennes et sociolâtres. »
(Amélie Nothomb, dans son roman Hygiène de l'assassin, paru en 1992.) 

 

FlècheCe que j'en pense


J'en étais resté, pour ma part, à la graphie si l'on peut dire, mais... je puis me tromper, tant la conjugaison du verbe pouvoir présente d'irrégularités accumulées au cours des siècles : pas moins de six radicaux (peu-, peuv-, pouv-, pour-, pu-, pui-) et un impératif inusité. De quoi ouvrir la voie à tous les dérapages syntaxiques...

Où donc la dame au chapeau noir est-elle allée pêcher ce puit-là ? « Dans une conjugaison obsolète du verbe pouvoir, qui survit à la première personne, essentiellement dans la tournure interrogative puis-je ? », répond un internaute sur un forum consacré à la langue française. Même son de cloche sur un blog(ue) de bonne réputation : « [On écrit : Je peux, tu peux, il peut] ou bien Je puis, tu puis (style soutenu), il puit (vieux, inusité aujourd'hui). » Voilà des affirmations qui méritent d'être vérifiées.

Pouvoir (d'abord podeir, puis poeir, pooir, d'où povoir après insertion d'un v euphonique) serait issu du latin populaire potere, réfection − pour cause de conjugaison irrégulière − du latin classique posse (« être capable de ») sur le modèle en -ere d'après le parfait potui. Au présent de l'indicatif, les formes anciennes principales du singulier étaient (je) puis, (tu) puez, (il) puet (1), que d'aucuns dérivent respectivement d'un hypothétique posseo (prononcé possyo) − croisement du classique possum et du vulgaire poteo (2) −, de potes et de pote(s)t. Au XIIIe siècle, puez et puet ont abouti à peus (puis peux) et peut, avant que puis commence à être concurrencé par une forme analogique refaite sur la deuxième personne. Une forme qui − on l'imagine mal aujourd'hui − mit longtemps à faire l'unanimité parmi les grammairiens :

« Possum, ge peu, vel peus, vel puis » (Jacques Dubois, In linguam gallicam isagoge, 1531).

« Combien que nous puissions dire de pouvoir je peus, tu peus, il peut, nous dizons plus comunement je puy ou puys » (Louis Meigret, Le Tretté de la grammère françoèze, 1550).

« Je peu. Aliqui dicunt je puis » (Daniel Cachedenier, Introductio ad linguam gallicam, 1600).

« Je puis et peux » (Charles Maupas, Grammaire françoise, 1607).

« Some say peux, but naught » (John Wodroephe, The Marrow of the french tongue, 1623).

« Je puis et non je peux, tu peux, il peut » (Antoine Oudin, Grammaire françoise, 1632).

« Plusieurs disent et escrivent je peux [...]. Je ne pense pas qu'il le faille condamner, mais je sçay bien que je puis est beaucoup mieux dit et plus en usage. On le conjugue ainsi : je puis, tu peux, il peut » (Vaugelas, Remarques sur la langue françoise, 1647) [3].

« Dans le beau stile, [au lieu de dire] je ne peux faire telle chose, il faut dire je ne puis » (Marguerite Buffet, Observations sur la langue françoise, 1668).

« M. Chapelain a mis ces mots à la marge [d'un texte où figurait je peux], mal et toujours condamnable. Il conclut par là qu'il faut toujours dire je puis. C'est assurément le mieux, mais je ne crois pas que je peux soit entièrement hors d'usage, surtout en poésie, où quelquefois il peut estre commode pour la rime » (Thomas Corneille, Notes sur les Remarques de Vaugelas, 1687).

« Je puis, tu peux, il peut. Quelques-uns disent encore à la premiere personne, Je peux » (Dictionnaire de l'Académie, 1694), « Je puis (la conversation et la poësie souffrent je peux) » (Id., 1740).

« Je peux pour je puis a esté condamné et mesme en poësie. Ce qui fait voir qu'il est hors d'usage, c'est que le verbe pouvoir fait que je puisse au subjonctif, et le subjonctif est formé ordinairement de la premiere personne du present de l'indicatif (je lis, que je lise) ; cependant pouvoir ne fait pas que je peuve [4], comme il feroit si on n'avoit pas banni je peux de la langue » (Académie française, Observations sur les Remarques de Vaugelas, 1704).

« Autrefois, comme on le peut voir non seulement dans nos anciens autheurs mais aussi dans quelques-uns des modernes, pouvoir faisoit à la première personne je peux [...] ; à présent je puis est le qui soit en usage » (Régnier-Desmarais, Traité de la grammaire françoise, 1705).

« Je peux (moins en usage que je puis) » (Pierre Restaut, Principes généraux et raisonnés de la grammaire française, 1730).

« Je puis est aujourd'hui le seul mot d'usage dans les écrits des bons auteurs françois » (Dictionnaire de Trévoux, 1752).

« L'usage est partagé : des écrivains distingués de ce siècle disent je peux, et les autres, après tous les bons écrivains du siècle de Louis XIV, disent je puis. Quelques grammairiens soutiennent je peux contre l'avis des anciens et du plus grand nombre : ils voudroient nous obliger à dire je peux comme tu peux [et comme je veux]. Il faut dire je puis plutôt que je peux : raison d'analogie [avec je suis] et d'étymologie. Je peux est une espèce de barbarisme » (Pierre-Joseph-André Roubaud, 1785). (5)

L'ennui, c'est que tout porte à croire que l'analogie n'a pas joué que dans un sens : puis aurait, lui aussi, déteint sur les autres formes de l'indicatif présent ! « Dès le moyen âge, constate Pierre Fouché, on trouve à la troisième personne du singulier [...] des formes puist, puit, refaites sur la première personne du singulier. On note encore au XVIe siècle, à la deuxième et à la troisième personne du singulier, des traces de cette réfection » (Le Verbe français, 1931) (6). Des traces tout aussi diversement appréciées par les spécialistes :

« Thoughe tu puis be moste comenly used in the seconde person present indycatyve, yet I fynde in John le Mayre que peulx tu avoir raporte » (John Palsgrave, Lesclarcissement de la langue francoyse, 1530).

« [On dit] puy ou puys en la première personne seulement ; car quant a la seconde il ne seroet pas reçu. Ao regard de la tierse puyt, elle est totalement inuzitée » (Louis Meigret, 1550).

« Je peux et puis, tu peux et puis, il peut et puit » (Philippe Garnier, Praecepta gallici sermonis, 1607).

« Cave tibi a grammaticastris qui puis et puit pro potes, potest [...] dici docent » (Daniel Martin, Complimens pour diverses occasions, 1632).

« Il y en a assez qui disent puit en la troisième personne, mais il est tout à fait barbare » (Vaugelas, 1647).

« On dira il ne vous puis [sic] servir dans cette affaire, pour dire il ne vous peut servir dans cette affaire » (Marguerite Buffet, 1668).

« Je puis, tu peus oder tu puis, il peut » (Matthias Kramer, Essay d'une bonne grammaire françoise, 1696).

« Je peus. On dit aussi je puis, mais non pas tu puis, il puit » (M. Gayot, Nouvelle Grammaire françoise, 1737).

« On ne dit pas : je puis, tu puis, il puit, mais je peus, tu peus, il peut » (Pierre de Hondt, Note de l'éditeur des Vrais Jugemens sur la société des francs-maçons, 1752).

« On dit toujours tu peux, et non pas tu puis » (Nicolas Beauzée, Encyclopédie, 1765).

« Il ne seroit pas supportable de dire tu puis, cela ne se puit pas. Il faut absolument dire aux deux dernières personnes tu peux, il peut, cela ne se peut pas » (Jean-Baptiste Roche, Entretiens sur l'orthographie françoise, 1777).

Alors, barbarismes ou ornements du beau style ? Difficile de se prononcer devant pareille cacophonie. Toujours est-il que, si je puis s'est maintenu dans le registre distingué (surtout dans les tournures interrogative, hypothétique et négative), les formes analogiques tu puis, il puit, elles, « ont complètement disparu depuis [la fin du XVIIe siècle] ». C'est du moins ce qu'affirme Fouché... À y regarder de près, la réalité n'est pas aussi tranchée que notre linguiste a pu le croire. Je n'en veux pour preuve que ces quelques exemples, forgés par des auteurs de boulevard (par plaisanterie ? par imitation de la langue populaire ?) mais aussi par des plumes considérées comme plus sérieuses (par archaïsme ? par afféterie ?) : « Ça ne se puit pas » (Nicolas Brazier et Pierre Frédéric Adolphe, 1830), « Ça ne se puit » (Cormon, Grangé et Saint-Amand, 1848), « Ça ne se puit [en italique dans le texte] » (Eugène Labiche, 1853), « Ce bateau pourri qui n'en puit plus » (Paul Claudel, 1953), « On n'en puit mais... » (Marie-Dominique Porée, La Grammaire française pour les Nuls, 2011), « Tu ne puis te regarder en face sans que le miroir se brise » (Yasmina Khadra, 2017) et, surtout, « Si l'on puit dire » (Amélie Nothomb, 1992 ; Christophe Cusimano, 2014 ; Ali Benmakhlouf, 2015 ; Emmanuel Leclercq, 2021 ; etc.) (7). La confusion touchant cette dernière formule est désormais telle que l'Académie s'est récemment fendue d'un avertissement sur son site Internet :

« L'expression si l'on peut dire commence à être remplacée, à tort, par une forme voisine si l'on puit dire, tirée sans doute de si je puis dire. Rappelons donc que, depuis plus de cinq siècles, puit est une forme incorrecte [...]. Rappelons aussi qu'en ancien français la forme canonique de la troisième personne du singulier du verbe pouvoir est il puet. Certes, à cette époque, l'orthographe était mal fixée et l'on trouvait parfois il puit [...], mais cette forme présentait l'inconvénient d'être semblable à la troisième personne du verbe puir, "puer". On lit dans un texte [médiéval] : "Car il puit plus vilaynement que un fumers pourriz tout plain de fiens" ("Car il pue plus salement qu'un fumier pourri plein de fiente"). Cette proximité a fortement contribué à la disparition de puit comme forme de la conjugaison du verbe pouvoir » (rubrique Dire, ne pas dire, 2022).

Oserai-je l'avouer ? Je peine à comprendre pourquoi la graphie puit sévit plus particulièrement dans l'expression si l'on puit dire. Et ce n'est pas l'argument simpliste d'un télescopage entre si l'on peut dire et si je puis dire qui risque de me satisfaire : assiste-t-on, de nos jours, à une recrudescence de puit-on par imitation de la formule de demande polie puis-je (vous aider) ? L'explication doit se trouver ailleurs... Je me contenterai ici d'observer que si, en ancien français, pouvait se construire avec le subjonctif dans le cas d'une hypothèse improbable ou douteuse : « Se me puist Diex aidier » (Berte aus grans piés, vers 1273), « Se ja Dieus li puist aidier Ne s'il ne puist estre enroez » (Guillaume de Machaut, vers 1340). Or il se trouve que les troisièmes personnes respectives de l'indicatif présent et du subjonctif présent de notre verbe ont pu avoir autrefois des formes communes, au singulier : « Possit, il puit » (Jacques Dubois, 1531), « Puist, peut ou puisse » (Louis de Baker, Glossaire in L'Extrême-Orient au moyen âge, 1877), « Beaucoup de textes hésitent entre les deux formes [du subjonctif présent puist, puisse]. Quelques textes (Palatinus, Col, Saintré) ne connaissent que puist, puit » (Christiane Marchello-Nizia, La Langue française aux XIVe et XVe siècles, 2005). Cette hésitation de l'usage a-t-elle pu favoriser le maintien de la graphie il puit dans des emplois exprimant une réserve, un doute ? (8)
Le premier qui répond « ça se puit » aura un gage.
 

(1) Des variantes dialectales sont à signaler : pois (pour puis), poet et pot (pour puet), ainsi que des graphies avec l intercalaire (peulx, peult...) refaites sur vouloir.

(2) Forme attestée par le grammairien Virgile de Toulouse, au début du VIIe siècle : « Est poteo secundae conjugationis » (Epitoma de accidentibus verbi).

(3) Trois ans avant la publication des Remarques de Vaugelas, Pierre Corneille avait commencé à substituer je puis à je peux dans ses œuvres les plus anciennes. Comparez : « Je ne peux plus parler » (Mélite, 1633) et « Je ne puis plus parler » (Id., 1644).

(4) On s'étonne de voir Louis-Nicolas Bescherelle donner encore, en 1842, la forme analogique que je peuve (pour que je puisse) dans son Dictionnaire usuel de tous les verbes français.

(5) Les spécialistes ont du mal à déterminer la période à partir de laquelle la répartition entre je puis et je peux s'est inversée : « L'usage [oral ou écrit ?] commence à se conformer à l'analogie pour je peux, qui se dit plus fréquemment que je puis » (Alexandre Boniface, 1816), « Je puis est plus usité que je peux » (Louis-Nicolas Bescherelle, 1842), « Si on interroge Frantext [base de données écrites], on se rend compte que peux ne l'emporte sur puis que dans la deuxième moitié du XXe siècle et que le mouvement s'est accéléré à partir des années 2000 » (Grande Grammaire historique du français, 2020).

(6) « Quant sun desir ne puit aveir » (Le Roman de Tristan, vers 1170), « Tot qui vient ne puit ester » (Dialogus anime conquerentis, XIIe siècle), « Il ne puit aidier ne doit sez segnourz » (Cartulaire des salines de Salins, 1259), « Se tu es beaulx et riches, de legier peuz vouloir Que je le soye aussi sans riens de toy douIoir ; Se je vaulx et tu vaulx, il ne t'en doit challoir, Puisque tu ne puis moins de ma valeur valoir » (Jean de Meung, avant 1305 ; on notera la présence simultanée des deux graphies concurrentes peuz et puis), « On puit miez cheminneir Qu'en jenvier » (Jean d'Outremeuse, vers 1370), « A tort lez en puit on blasmer » (Othon III de Grandson, fin du XIVe siècle), « Qui plus scet et plus plaidoie, Et qui plus puit et plus guerroye » (Le Roman d'Eledus et Serene, fin du XIVe siècle), « A mal de cuer qui fait que on ne puit manghiir » (Médicinaire namurois, XVe siècle), « Tu puis ouyr des nymphes les doulx chans » (Jean Bouchet, 1545), « Ores tu ne puis sçavoir [...] Ton heur » (Ronsard, 1550), « Tu puis faire de moy ce qui te plaist » (Jacques Amyot, 1554), « [La boussole] par laquelle on puit aussy conduire droitement le navire » (André Thevet, vers 1588), « Je ne te demande autre récompense du bien que je t'ay faict et de celuy que tu puis desirer encore » (Les Fleurs de l'éloquence française, première moitié du XVIIe siècle, cité par Ferdinand Brunot), « Les grains se trouvent bien conditionnés [...]. On ne puit les remuer » (lettre citée par Jean Meuvret et datée de 1694), « Cela ne se puit » (Marie du Deffand, 1724), « Ce qu'on puit dire être naturel » (Gérard-François Crendal, 1734), « Tout ce que l'on puit dire d'honnête » (Les États de Franche-Comté, 1788).

(7) Dans les exemples suivants, il ne fait aucun doute que les graphies analogiques sont employées par plaisanterie ou par moquerie : « Nous, nous pouvons. Pascal, lui, ne peut pas : il puit [...]. Toi, tu écris "je peux", lui, il écrit "je puis" » (Bordel au stade, 2006), « Alors, mamzelle, qu'est-ce que puit-on faire pour vous aujourd'hui ? » (Philippe Safavi traduisant Diana Gabaldon, 2018), « − Puis-je émettre [un souhait] ? − Tu puis, tu puis » (Jean-Marc Quillet, 2021).

(8) Convenons à tout le moins que la tentation de il puit pour il puisse est présente en français moderne : « D'emblée un full ! Le meilleur qu'on puit avoir » (exemple relevé par Damourette et Pichon, 1932), « C'est un peu rigolo tout de même, qu'on ne puit jamais lui en vouloir » (Courteline, Les Linottes, dans une édition de 1938 ; puisse dans d'autres), « Les conditions de l'exercice de la pensée sont telles qu'elle ne puit ni ne doive tirer des leçons du passé » (Alain Billecoq, 1987).

Remarque 1 : « En cas d'inversion, puis-je est seul possible », lit-on dans Le Bon Usage. « "Peux-je vous dire un mot ?" est une horreur, une atroce barbarie ! » renchérit Claude Duneton dans un article du Figaro littéraire (1997). Force est pourtant de constater que ces considérations d'euphonie n'ont pas toujours empêché je peux d'accéder à la forme interrogative : « Or peux-je voir tout clairement [...] » (Théodore de Bèze, 1550), « Mais aussi peux-je dire que [...] » (Blaise de Monluc, vers 1570), « Que peux-j'avoir commis et que peux-j'avoir fait ? » (Henri Piccardt, 1663), « On dit peus je ou puis je » (Gayot, 1737), « Et c'est ainsi, peux-je ajouter, que [...] » (Nicolas Beauzée, 1782), « Que peux-je faire pour vous ? » (Stendhal, avant 1842), « Peux-je me marier ?... le peux-je ? » (Duvert et Lauzanne, 1843), « Quand le pronom je doit suivre le verbe, on préfère puis à peux : on dit mieux, Puis-je vous être utile ? que Peux-je vous être utile ? » (Dictionnaire de l'Académie, 1798-1935). Citons également : « Qui peut-ce être ? » (Molière, cherchant à créer un effet comique ?), « En quel sens pourra-ce être un devoir ? » (Rousseau).

Remarque 2 : On notera la première personne du subjonctif présent avec inversion : puissé-je (ou puissè-je en orthographe rectifiée), pour exprimer le souhait.

Remarque 3 : Selon Jean-Charles Laveaux (1822), « je ne puis nie moins que je ne puis pas ou je ne puis point ». Littré est du même avis : « Je ne puis suppose des embarras, des difficultés, des inconvénients. Je ne puis pas exprime une impossibilité absolue. » De nos jours, on retranche presque toujours après puis la seconde négation, que l'on emploie ordinairement avec peux : « Je ne puis pas renchérit inutilement, et tire trop sur la préciosité [...]. Si l'on souhaite ajouter pas, il faut passer à peux : je ne peux pas », confirme Duneton. Mais on dira bien : Je n'en puis plus.

 

Flèche

Ce qu'il conviendrait de dire


Si l'on peut dire.

 

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