« L'homme a capturé la bête avec d'infimes précautions » (à propos d'une araignée particulièrement venimeuse, retrouvée en France dans un colis de bananes).
(William Plummer, sur lefigaro.fr, le 5 janvier 2015)
(photo Wikipédia sous licence GFDL par Techuser)
Ce que j'en pense
Loin de moi l'intention de soutenir que notre journaliste aurait une araignée au plafond, mais force est de constater qu'il vient de glisser par mégarde sur une peau de banane : il ne vous aura pas échappé, en effet, que l'expression consacrée pour indiquer que l'on agit de façon particulièrement prudente et avisée est avec d'infinies précautions, où l'adjectif infini est pris au sens d'« extrême ». Autant dire que le tour infimes précautions se situe très exactement à l'opposé des faits décrits, infime ne pouvant s'entendre qu'au sens propre de « le plus bas, le dernier » ou au sens étendu (et encore critiqué par certains puristes) de « tout petit ».
Plus que d'une araignée − si venimeuse soit-elle −, notre infortuné marchand de fruits et légumes aura été victime, par médias interposés, d'une regrettable confusion paronymique.
Remarque : À mon grand étonnement, ladite confusion se répand sur la... Toile : « [Il] a toutefois pris d'infimes précautions pour faire cette annonce » (Le Monde), « Malgré ces infimes précautions, le couple s'est trahi » (Le Parisien), « Un incident qui a nécessité d'infimes précautions » (Corse Matin), « Ils accueilleront bien sûr les néophytes, mais avec d'infimes précautions » (Libération).
Ce qu'il conviendrait de dire
L'homme a capturé la bête avec d'infinies précautions.