« Marseille : coup de théâtre au procès des Marronniers (...) Soupçonnés de subordination de témoins, 6 personnes ont été déférées devant le parquet. »
(Éric Miguet, sur metrofrance.com, paru le 14 octobre 2012, lu le 20 octobre 2012)
Palais de justice de Marseille (photo Wikipédia sous licence GFDL par Robert Valette)
Ce que j'en pense
Il faut croire que le coup de théâtre n'a pas seulement éclaté entre les murs du palais de justice de Marseille mais également entre les lignes du Métro quotidien.
Passons sur les soupçons qui pèsent sur l'accord des participes passés (le substantif personne aurait-il subitement changé de sexe ?) pour nous intéresser plus longuement à un autre suspect.
De toute évidence – et je vous prends à témoin –, notre journaliste s'est emmêlé les pieds sur les lames de son parquet, car il n'est pas tant question ici de rabaisser lesdits témoins que de les séduire pour mieux les corrompre ! Le substantif féminin subordination (qui a à voir avec le verbe subordonner, « mettre sous l'autorité de quelqu'un ; faire dépendre de ») ne saurait en effet se substituer à subornation (de l'ancien verbe suborner, « détourner du droit chemin ; tromper » puis « séduire »).
Vous me direz, avec juste raison, qu'il a bien fallu à nos six prévenus faire preuve d'un ascendant certain sur les témoins (idée attachée à subordination) pour les inciter à mentir par intérêt (sens de subornation). Il n'en reste pas moins, en attendant, que notre journaliste a été fait marron par nos deux paronymes !
Ce qu'il conviendrait de dire
Soupçonnées de subornation de témoins, 6 personnes ont été déférées devant le parquet.