« "Y'a pas de faux chez moi !" répète-t-il sortant de ses gongs » (à propos de Bernard Tapie, réagissant à des rumeurs de fausse déclaration de son patrimoine en 1994).
(Elena Brunet, sur nouvelobs.com, le 20 décembre 2012)
(photo nouvelobs.com)
Ce que j'en pense
Voilà qui a dû faire grand bruit, à l'époque ! Après tout, notre journaliste ne suppose-t-elle pas par là que Bernard Tapie était à ce point énervé qu'il fit un vacarme assourdissant ?...
Soyons sérieux : il y a clairement confusion entre l'instrument de musique d'Extrême-Orient, le gong, formé d'un disque de métal sur lequel on frappe avec une mailloche, et le gond de la porte (emprunté du grec gomphos, « cheville en forme de coin »), pièce de métal sur laquelle s'emboîte et pivote le battant.
Au sens figuré (et légèrement familier), sortir de ses gonds signifie « être hors de soi, se mettre en colère » (littéralement : sortir de son axe, au point de perdre tout contrôle). La même idée d'équilibre, de stabilité se retrouve dans l'expression se tenir sur ses gonds que l'on disait autrefois d'une personne restée raisonnable (cf. Dictionnaire historique de la langue française).
La phonétique devrait pourtant aider à distinguer ces deux paronymes : le g final de l'un se prononce, tandis que le d de l'autre reste muet. De quoi être sauvé par le... gong !
Ce qu'il conviendrait de dire
Sortant de ses gonds.