L'expression par laquelle on exprime sa reconnaissance est savoir gré (à quelqu'un de quelque chose), que l'on rencontre parfois dans les courriers administratifs sous ses formes altérées être gré et avoir gré. La confusion des verbes s'explique sans doute par la similitude des formes serai(s) / saurai(s) [gré], d'une part, avoir / savoir [gré], d'autre part.
On écrira donc :
Je vous sais gré de m'aider (et non je vous suis gré de m'aider).
Je vous en sais gré.
Je vous saurai gré (futur) ou je vous saurais gré (conditionnel) de bien vouloir m'accorder une entrevue dans les plus brefs délais (et non je vous serai(s) gré de).
Nous devons lui en savoir gré (et non lui en avoir gré).
Rappelons enfin que gré, issu du latin gratum (« ce qui est agréable »), est un substantif masculin − et non un adjectif −, à prendre ici au sens de « reconnaissance, gratitude ». Littéralement, la locution savoir gré signifie donc « savoir, être conscient qu'on a du gré (= de la reconnaissance) pour quelqu'un ».
Remarque 1 : Étant donné qu'il s'agit d'une formule de politesse, l'emploi du conditionnel est préférable à celui du futur.
Remarque 2 : En cas d'hésitation, mieux vaut employer la formule Je vous serais reconnaissant de...
Remarque 3 : Gré est utilisé dans diverses expressions : bon gré mal gré (= volontairement ou non / on se gardera de confondre mal gré avec la préposition malgré), de gré à gré (= à l'amiable), de son plein gré (= volontairement), de gré ou de force et au gré de (= au fil de). Ses dérivés sont nombreux : agréer, maugréer, agrément, désagrément, agréable, désagréable, malgré.
Remarque 4 : On se gardera de toute confusion avec l'homophone grès (un pot en grès).