« Fabrice Paszkowski, proche de l'ancien patron du FMI, affirme samedi dans La Voix du Nord "n'avoir rien commis de répréhensif" » (à propos de l'affaire du Carlton de Lille).
(sur lefigaro.fr, le 16 mars 2013)
(photo Wikipédia )
Ce que j'en pense
Aucune trace, à première vue, dudit adjectif dans les dictionnaires usuels. Seul répréhensible a droit de cité, avec le sens de « qui mérite d'être repris, d'être blâmé ou désapprouvé » : Un acte répréhensible.
Sommes-nous pour autant en présence d'un barbarisme ? Non, si l'on en croit le Dictionnaire historique de la langue française, qui nous enseigne que répréhensif est apparu au XVe siècle pour qualifier ce qui réprimande : Une politique répréhensive vouée à l'échec. Considéré de nos jours comme « archaïque ou rare » (toujours selon Alain Rey), l'adjectif est à ce point tombé en désuétude qu'il n'a plus l'heur de figurer dans les pages de Larousse et de Robert.
Quoi qu'il en soit, répréhensif, quand il aurait conservé son pouvoir de séduction au cours des âges, ne se justifierait ici d'aucune façon : comment pourrait-on se voir reprocher d'avoir commis quelque chose... qui réprimande, qui blâme ?
La même distinction entre le suffixe -ible exprimant la faculté de subir l'action (sens passif) et le suffixe -if marquant la capacité à accomplir l'action (sens actif) se retrouve à propos des paronymes compréhensible / compréhensif (qui peut être compris / qui comprend), sans doute à l'origine de la présente confusion.
Ce qu'il conviendrait de dire
Il n'a rien commis de répréhensible.