Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Header cover

Pour ne pas que

Bien qu'attestée sous la plume de bons auteurs (Céline, Gide) dans les imitations de la langue parlée, la tournure pour ne pas que − attelage contre nature grammaticale de la locution conjonctive de subordination pour que et de l'adverbe de négation ne... pas − reste populaire (pour pas que paraît carrément vulgaire !). A-t-on jamais entendu dire afin pas qu'il s'ennuie ? ironise Albert Dauzat. Certes non !

Dans un style soigné, on lui préférera pour que... ne... pas, afin que le verbe (ou l'auxiliaire, s'il s'agit d'un temps composé) soit correctement entouré du couple ne... pas.

Je l'ai appelé pour qu'il ne se déplace pas inutilement (et non pour ne pas qu'il se déplace inutilement).

Elle s'est cachée pour qu'on ne la voie pas (et non pour ne pas qu'on la voie).

Dans le doute, il est toujours possible de recourir à des tournures verbales (pour éviter qu'il ne se déplace inutilement) ou à des locutions synonymes (de crainte qu'il ne se déplace inutilement, de peur qu'on ne la voie, afin qu'on ne la voie pas).

Séparateur de texte

Remarque 1 : Après pour que, le verbe se met au subjonctif.

Remarque 2 : La construction pour ne pas + infinitif est évidemment correcte.

Elle est partie pour ne pas déranger.

On se gardera toutefois de la confondre avec la tournure de ne pas + infinitif. Comparez : Il se retint pour ne pas crier (= il se retint de crier) et Il se retint de ne pas crier (qui signifie le contraire).

Remarque 3 : Voir également les articles L'école est finie ! et Un "ne" peut en cacher un autre.

 

Pour ne pas que

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
O
 " L’humidification sur un ventilateur permet d’augmenter l'hygrométrie de l'air ambiant pour ne pas qu'il soit trop sec ". Comme j'avais l'intention d'acheter un ventilateur de chambre je tombe sur l'expression que j'ai citée entre guillemets en me renseignant sur les différents modèles afin de faire le bon choix. L'expression suspecte m'a causé un malaise. Monsieur Google m'a tout de suite dirigé vers cette mine d'or qu'est votre merveilleux cite. Voilà comment je suis arrivé ici. Le harsard fait parfois bien les choses. Merci infiniment. Toutes mes félicitations.
Répondre
J
Bravo pour cet article.Pour répondre à Philippe : j'aime mieux "tiens ton pépin, mézigue, pour pas que l'vent te l'fauche" - qui a encore un peu de parfum populaire - que la formulation bancale dont nous débattons, et qui est en usage dans la sphère journalistique non lettrée.Quant à la crainte que "pour que" soit trop éloigné de la négation, il la faut dissiper. "Pour que le vent ne le lui arrache pas" ne complique rien, n'obscurcit rien, c'est la clarté même. On peut encore dire "de crainte que le vent ne le lui arrache".
Répondre
É
Vous ne pouvez pas imaginer combien de fois je dois me retenir de corriger chaque personne que j'entends commettre une telle faute, surtout parmi mes proches. :-P
Répondre
M
Juste pour information : Gide a écrit "pour ne pas que" seulement au travers du personnages de Sarah. C'est une faute volontaire, c'est ce qu'il dit dans le Journal Des Faux Monnayeurs. Donc non, Gide ne fait pas cette faute
Répondre
M
B'jour, superbe penchant...! en effet que celui de L.F. Céline ( à qui je crie "reviens") qu'd'jouer (pardon pour l'épiphore) sur trois niveaux d'un répertoire de la langue écrite: à la fois  Soutenu/Oratoire, le Médian et enfin le Relâché/Familier. Mais pour plus d'info: Didactique de l'expression. B. Cocula, C. Peyroutet. Bye.
Répondre