Bien qu'attestée sous la plume de bons auteurs (Céline, Gide) dans les imitations de la langue parlée, la tournure pour ne pas que − attelage contre nature grammaticale de la locution conjonctive de subordination pour que et de l'adverbe de négation ne... pas − reste populaire (pour pas que paraît carrément vulgaire !). A-t-on jamais entendu dire afin pas qu'il s'ennuie ? ironise Albert Dauzat. Certes non !
Dans un style soigné, on lui préférera pour que... ne... pas, afin que le verbe (ou l'auxiliaire, s'il s'agit d'un temps composé) soit correctement entouré du couple ne... pas.
Je l'ai appelé pour qu'il ne se déplace pas inutilement (et non pour ne pas qu'il se déplace inutilement).
Elle s'est cachée pour qu'on ne la voie pas (et non pour ne pas qu'on la voie).
Dans le doute, il est toujours possible de recourir à des tournures verbales (pour éviter qu'il ne se déplace inutilement) ou à des locutions synonymes (de crainte qu'il ne se déplace inutilement, de peur qu'on ne la voie, afin qu'on ne la voie pas).
Remarque 1 : Après pour que, le verbe se met au subjonctif.
Remarque 2 : La construction pour ne pas + infinitif est évidemment correcte.
Elle est partie pour ne pas déranger.
On se gardera toutefois de la confondre avec la tournure de ne pas + infinitif. Comparez : Il se retint pour ne pas crier (= il se retint de crier) et Il se retint de ne pas crier (qui signifie le contraire).
Remarque 3 : Voir également les articles L'école est finie ! et Un "ne" peut en cacher un autre.