« [La feuille de route gouvernementale] porte la pâte du 4, boulevard de la Villette » (à propos de la connivence supposée de la CFDT avec l'actuel pouvoir).
(Agnès Laurent, dans L'Express n° 3194, septembre 2012)
Ce que j'en pense
Voilà qui est pour le moins cocasse ! Le siège du syndicat de François Chérèque aurait-il récemment laissé place à une boulangerie ou à un restaurant italien ? On pourrait le croire, tant notre journaliste s'est mise dans le pétrin en confondant les homonymes pâte et patte.
Curieusement, l'expression porter la patte de quelqu'un ne figure dans aucun de mes ouvrages de référence (à la différence de reconnaître la patte de quelqu'un, mettre la patte sur quelqu'un, etc.). Il faut dire qu'elle appartient au registre familier : le mot patte, ici appliqué à l'homme, est à prendre au sens de « main ». Porter la patte de quelqu'un aurait donc comme équivalent soutenu : porter son empreinte. Celle-là même que laisse sur le pain la lame du boulanger (encore appelée « grignette ») quand celui-ci se décide à mettre la main à la pâte...
Remarque : De même, on se gardera de confondre la pâte d'un peintre (« matière formée par les couleurs travaillées », selon Robert) et la patte d'un peintre (« habileté de la main particulière à un artiste, un artisan », selon Larousse).
Ce qu'il conviendrait de dire
Elle porte la patte du 4 boulevard de la Villette.