« La Grèce équilibre ses comptes extérieurs, elle est en mesure de quitter l'euro. Cela lui apporterait une oxygène indispensable. »
(Michel Santi, sur latribune.fr, le 6 janvier 2014)
Ce que j'en pense
Les mauvaises langues insinueront que notre économiste, qui a beau avoir de la bouteille, ne manque pas d'air : pourquoi faire d'oxygène un substantif féminin quand, dans une rafraîchissante unanimité, les dictionnaires usuels et les ouvrages de référence consultés le donnent masculin ? « L'oxygène pur est dangereux à respirer » (Girodet) ; « oxygène liquéfié » (Académie) ; « L'oxygène a été découvert par Scheele et Priestley » (Larousse).
Le féminin semble d'autant moins indiqué que oxygène − composé d'oxy-, tiré du grec oxus, « aigu », puis « acide », et de -gène, tiré du grec gennân, « engendrer, produire » − fut d'abord employé comme adjectif par Lavoisier, dans l'expression principe oxigène (« principe propre à engendrer les acides »), puis gaz oxygène ou, substantivement, (l') oxygène. Mais de tout cela notre économiste ne semble avoir eu vent, lui qui avait plus vraisemblablement une bouffée d'oxygène à l'esprit − quand il ne s'agirait là que d'une hypothèse en l'air.
Ce qu'il conviendrait de dire
Cela lui apporterait un oxygène (ou une bouffée d'oxygène) indispensable.