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Paronymie
Certains mots, de sens pourtant différents, peuvent présenter des formes et/ou des prononciations relativement voisines (souvent à une lettre près).Ce sont des paronymes... et le plus souvent de faux amis, dont il faut se méfier.
Voici les principaux.
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Par Marc81 le 26 Août 2015 à 14:15
« De confronter, je ne vois, à la vérité, que peu de chose à dire » écrivait Maurice Grevisse dans Problèmes de langage. Maurice Grevisse devait avoir beaucoup d'humour, tant on sait que les spécialistes de la langue ont du mal à s'accorder sur l'emploi dudit verbe.
Confronter − emprunté du latin confrontare (« être, mettre front à front », puis « confiner à »), lui-même composé de cum (« avec ») et de frons (« front ») − a d'abord signifié « confiner, être attenant, être situé auprès » [et aussi « établir, déterminer (spécialement les limites d'un terrain) »] : « L'Égypte du temps des Perses ne confrontait point à la mer Rouge » (Montesquieu). De cette acception aujourd'hui vieillie, on est passé « par métaphore et influence de confrontation, déjà employé figurément en ancien français » (selon le Dictionnaire historique) au sens moderne de « mettre en présence (des entités de même nature) pour (les) comparer » : confronter des personnes (surtout pour opposer et vérifier leurs déclarations), confronter des points de vue, des résultats, des textes, des écritures, des opinions (pour voir s'ils sont semblables ou non) ; confronter les témoins à (ou avec, voire et) l'accusé, confronter la copie à l'original.
On le voit, confronter − qui se construit aussi bien avec la préposition à qu'avec la préposition avec (1) − contient l'idée étymologique de rapprochement, de juxtaposition, de présence front à front, d'examen contradictoire pour comparer, vérifier... « mais non pour se battre » s'empresse d'ajouter Hanse, par allusion au champ sémantique d'affronter (« attaquer de front, faire face avec hardiesse ; entrer en compétition avec »). Grande est en effet la tentation de faire de ces deux verbes, formés sur le même radical, de quasi-synonymes (2). Et c'est là que les désaccords apparaissent. Ne lit-on pas dans le Dictionnaire historique de la langue française : « [Confronter] comprend souvent une idée d'opposition, de conflit (XVIe s.), déjà en germe dans la spécialisation du mot en droit pénal (1585, confronter des témoins) » ? Quel affront ! Le différend est encore plus net à propos du substantif confrontation. Jugez-en plutôt : « [Le mot est passé] dans l'usage courant (1690) avec l'idée moderne de "mise en présence pour apprécier par comparaison, face-à-face avec affrontement" » (Dictionnaire historique de la langue française) et « Contrairement à l’anglais confrontation, en français confrontation n’est pas synonyme des mots affrontement, conflit, dispute, différend » (Office québécois de la langue française).
Autre source de... conflits entre les spécialistes : la construction confronter quelqu'un à (une difficulté, un problème, un danger, etc.), particulièrement répandue sous la forme passive (être) confronté à (ou avec) au sens de « être mis en présence de quelque chose auquel on doit faire face à », avec pour sujet un animé et pour complément une chose ou un élément abstrait (3). Admis par Hanse, par l'Office québécois de la langue française et par les dictionnaires usuels, ledit tour est déconseillé par Girodet et condamné par Dauzat, sous le prétexte qu'il ne comporte plus l'idée de comparaison qu'implique le verbe confronter et qu'il lorgne dangereusement du côté d'affronter. Si Hanse ne s'émeut guère de ce qu'il considère comme un banal glissement sémantique − « Il n'y a rien d'anormal à employer confronté, être confronté dans le sens fondamental de "mis en présence", même si n'intervient plus une des composantes de l'acception du verbe : pour comparer, pour vérifier » −, Girodet, plus prudent, préfère ne pas abuser de telles tournures : « On écrira plutôt devoir affronter, devoir faire face à, être aux prises avec » − j'ajoute : se heurter à.
« Difficulté d'ordre pratique [...], à laquelle une personne privée ou un responsable se trouvent affrontés » (Grand Larousse de la langue française).
« Bientôt, je me heurtai à des difficultés éternelles » (Paul Valéry).
« Il est aux prises avec de graves difficultés » (Dictionnaire du français, Josette Rey-Debove).
« Jamais [il] n'aurait pu faire face à la crise » (Zola).
Inutile d'espérer de l'Académie une position un tant soit peu secourable : sur ce sujet comme sur d'autres, la vénérable institution pratique la politique de l'autruche, ignorant l'emploi critiqué à l'entrée « confronter » de la dernière édition de son Dictionnaire... mais y recourant sans rechigner dans d'autres articles (4) ! L'embarras des Immortels paraît d'autant plus grand que ledit tour est très en vogue dans la langue courante ainsi que dans la littérature, et jusque sous les meilleures plumes : « Confronté jour et nuit à son crime innocent » (Camus), « une foule confrontée à la peinture de Buffet » (Mauriac), « Incapable de confronter mon héros [...] avec les problèmes réels qui avaient été les miens » (André Maurois), « Le matin de ce même jour, il fut confronté à un incident qui lui parut très énigmatique » (Jules Romains), « Les problèmes avec lesquels ils se trouveraient, alors, confrontés » (De Gaulle), « Nous fûmes confrontés à de pressants problèmes d'embouteillage » (Jean Bruller), « confrontés aux problèmes des jeunes mariés » (Michel Butor), « l'homme, confronté au problème de la création, du sens de la vie » (Françoise Mallet-Joris), « Nous étions confronté [sic] à deux types de problèmes du même coup » (Gaston Gross, grammairien).
Grevisse voit dans cette innovation une influence étrangère récente : « Il n’en faut pas douter : c’est en calquant le tour anglais I am confronted with many difficulties que les journalistes ont fait entrer dans notre langue [depuis une dizaine d’années] le sens néologique de confronter : "Je suis confronté avec mille difficultés" » (Problèmes de langage, 1970). Voire, car cet emploi se trouve depuis 1858 dans le Dictionnaire des synonymes de Lafaye : « ce qu'on conjecture n'est pas toujours vrai, et demande à être confronté à la réalité, vérifié par les faits. » Et que dire encore de se confronter à (ou avec), utilisé dans un sens analogue : « Je ne m'étais pas confronté avec le cinéma depuis mes figurations dites intelligentes » (Jean Marais) ? Le tour pronominal a beau être attesté, dans son acception traditionnelle, en 1564 (« pour voir s'ils pourroient se confronter aux autres »), il est toujours passé sous silence dans le Dictionnaire de l'Académie...
Un consensus semble toutefois s'établir autour du rejet de la construction confronter quelqu'un ou quelque chose au sens de « poser une difficulté à », apparemment fréquente chez nos cousins québécois (5) : « Ce n'est pas parce qu'une chose est légale qu'elle ne peut pas provoquer, au bout d'un certain temps, des problèmes qui confrontent le gouvernement et qui le forcent à prendre des décisions » (Journal des débats de l'Assemblée nationale de la province de Québec). On écrira plutôt : des problèmes qui se posent (ou qui se présentent) au gouvernement, des problèmes que le gouvernement doit affronter, auxquels le gouvernement doit faire face. Histoire de ne pas affronter... les critiques !
(1) Thomas constate toutefois que « l'usage tend de plus en plus vers l'emploi unique d'avec », quoique le préfixe con- contienne déjà la même idée. La tendance, au demeurant, n'est pas récente : Lafaye, dans son ouvrage Synonymes français (1841), conseillait déjà d'employer « plutôt avec que à, parce que la confrontation est toujours une opération réfléchie, entreprise à dessein, et faite avec quelque soin ».
(2) La confusion entre les verbes affronter et confronter n'est pas récente : « J'ay bien mis dans mes tablettes le jour et l'heure de vos nopces ; quand on les affrontera à celuy et celle de vostre accouchement, vous aurez de la honte » (Pierre de Bourdeille, dit Brantôme).
(3) Le tour être confronté à (ou avec) quelqu'un est toutefois mentionné, avec le même sens, par le TLFi (à l'entrée « fuyant » : « qui refuse d'être confronté à quelqu'un ou à quelque chose ») et par Hanse.
(4) « Où l'on se trouve [...] confronté à un choix dramatique » (à l'entrée « cornélien ») ; « Être confronté à, ne pouvoir éviter, subir » (à l'entrée « passer ») ; « Ensemble de problèmes [...] auquel un État ou un groupe d'États est confronté » (à l'entrée « question ») ; « confrontés aux bouleversements causés par la modernisation économique » (à l'entrée « poujadisme ») ; « confrontés à un contenu de pensée » (à l'entrée « ras »).
(5) Le tour se trouve également chez Alain Bosquet (cité par Robert Le Bidois) : « le réel qui confronte Sorana Gurian. »
Remarque : L'Académie écrivait encore, dans la huitième édition de son Dictionnaire : « Confronter deux choses ensemble. » Ensemble (comme mutuellement) paraît à tout le moins redondant après confronter. Est-ce la raison pour laquelle ledit exemple a disparu de la dernière édition ?
Ou l'enfant face à la mort d'un parent...
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Par Marc81 le 10 Septembre 2012 à 15:16
Confusion de sens, flottement orthographique, prononciation erratique, anglicisme : voilà ce qui (sus)pend au nez de quiconque envisage d'employer l'un de ces deux paronymes. De quoi y réfléchir à deux fois avant de se lancer.
En droit canonique, suspens (prononcez suce-pan) est un adjectif qui se dit d'un ecclésiastique suspendu de ses fonctions religieuses : Un prêtre suspens, déclaré suspens. La sanction associée est la suspense (prononcez suce-panse), substantif féminin.
Mais là ne sont pas, tant s'en faut, les acceptions courantes de ces termes. Suspens n'est plus employé de nos jours que dans la locution adverbiale en suspens (tenir, laisser, rester, être en suspens) qui se dit d'une chose « en attente, non résolue » : Une question laissée en suspens. Une affaire en suspens. Quant à suspense, donné cette fois masculin, il s'agit d'un terme de cinéma emprunté à l'anglais dans les années 1950 pour décrire un état d'incertitude angoissante dans l'action d'un film puis, par extension, dans quelque domaine que ce soit. C'est sur ce mot que les projecteurs sont braqués depuis la fin de l'âge d'or hollywoodien.
Que reproche-t-on exactement à ce suspense-là ? Son origine étrangère, assurément, sous le prétexte de laquelle il mériterait d'être (sus)pendu. Sauf que le Robert et le TLFi nous informent que l'anglais suspense fut lui-même emprunté, dès le XVe siècle, au français suspens, notamment dans la locution in suspense au sens de « état d'incertitude angoissante, d'appréhension ». Une affaire de cousinage, en quelque sorte. Après tout, cette évolution du sens propre au sens figuré n'est guère surprenante, quand on songe qu'un moment où le temps est en arrêt, en suspens, est propre à faire naître un sentiment d'attente angoissée.
Voilà pourquoi certains spécialistes (dont Henriot, Le Bidois et Capelovici) lui préfèrent dans cette acception le français suspens. Problème : notre vieil adjectif ne saurait être un substantif − fossé que Robert ne se prive pas de franchir (via un pont suspendu), en enregistrant une acception supplémentaire, qualifiée de littéraire : « Suspens n.m. Incertitude, appréhension ; attente angoissée » (*). D'autres (dont Thérive) proposent de recourir au substantif féminin suspense, que l'on distinguera de celui de la langue ecclésiastique. De là à ce que le cinéphile soit prêt à louer la suspense chère au maître du genre... Pas sûr que Hitchcock apprécie !
Faute d'équivalent satisfaisant, sans doute est-il préférable de laisser ces querelles de puristes... en suspens et d'accepter sans rechigner l'anglicisme (un) suspense, pour une fois qu'il s'en trouve un d'utile et d'efficace. Encore convient-il de s'entendre sur sa prononciation : à la française (suce-panse plutôt que la version bâtarde suce-penn's), de préférence, ou à l'anglaise (seusse-penn's en version originale).
(*) Quoique rares, les attestations de suspens employé comme nom ne semblent pas antérieures au XIXe siècle : « Cette palme que le vent de la mer par reprises après de longs suspens fait remuer » (Paul Claudel), « Ce caractère d'imprévu et de suspens » (Gabrielle Roy), « Ce suspens devant l'incertain » (Paul Valéry).
Remarque 1 : On évitera toute confusion avec suspend et suspends, formes conjuguées du verbe suspendre, voire avec suspente, substantif féminin désignant un cordage.Remarque 2 : Dans la langue soignée, on remplacera avantageusement l'anglicisme en stand-by par « en suspens, en attente, à l'arrêt ».
Remarque 3 : Encore plus fort : le thriller, autre emprunt à la langue anglaise (to thrill, « provoquer une sensation de frisson, émouvoir, faire frémir »), désigne un roman ou un film propres à susciter le frisson, l'épouvante.
Titre d'un article paru sur vosgesmatin.fr le 10 septembre 2012
2 commentaires -
Par Marc81 le 30 Août 2012 à 17:06
Bien malgré lui, le verbe dédier est l'objet d'une double confusion de sens.
Confusion avec son paronyme dédicacer, tout d'abord. Hanse nous met en garde : « Un auteur dédie son livre à quelqu'un par une dédicace imprimée » − vous savez, ces quelques mots parfois tendres, parfois humoristiques, parfois mystérieux placés à la tête de l'ouvrage en guise d'hommage au dédicataire : À mon père qui m'a reconnu et qui se reconnaîtra... ou encore Au chien cerbère (Claude Arnaud). Hanse ajoute : « Si la dédicace est manuscrite, il dédicace son livre à quelqu'un », lors d'une séance... de dédicace !
On aura, dès lors, beau jeu de dédire les petits malins qui prétendent dédicacer sur les ondes leur chanson préférée à qui de droit. Ont-ils griffonné quelques mots dessus, y ont-ils apposé leur signature ? Assurément, non ! Voilà pourquoi lesdits auditeurs seraient bien inspirés de recourir au verbe dédier plutôt qu'au verbe dédicacer, chaque fois qu'il est question de célébrer la pensée d'autrui.
Dans cette librairie, un auteur célèbre dédicace des exemplaires de son dernier roman (= il y appose sa signature).
À la radio, pour la Saint-Valentin, nombreux sont les auditeurs à vouloir dédier une chanson à leur conjoint (= ils destinent une chanson à leur conjoint, en guise d'hommage).
Glissement sémantique, enfin. À l'origine, dédier a un sens religieux, comme le rappelle l'Académie dans son Dictionnaire : « Consacrer au culte divin. Dédier un autel, une église. Spécialement. Mettre sous l'invocation d'une divinité, d'un saint. Un temple dédié à Apollon. Une chapelle dédiée à la Vierge. » De là l'idée de mettre une œuvre littéraire ou artistique sous le patronage de celui à qui on la destine ou de lui en faire hommage : Dédier son livre à un mentor. Et, au figuré, celle de vouer toutes ses forces à une cause : Dédier sa vie (= la consacrer) à la poésie, à la science. Dédier ses efforts au relèvement de la patrie.
Mais voilà que, sous l'influence de l'anglais dedicated, le participe passé dédié s'utilise de plus en plus fréquemment comme adjectif au sens de « consacré, réservé, spécialisé, destiné, affecté » : formulaire dédié, logiciel dédié, équipement dédié, service dédié, personnel dédié... Dans la langue soignée et précise, on gagnera à éviter cet emploi abusif, et souvent absolu, en recourant à des équivalents (le français n'en manquant pas).
Les œuvres de cet artiste sont visibles dans une salle qui lui est entièrement consacrée (et non dans une salle dédiée).
Un salon pour les (ou destiné aux) créateurs d'entreprise (et non dédié aux créateurs d'entreprise).
Un espace spécialement conçu pour les adolescents (et non Un espace dédié aux adolescents).
Un guichet réservé aux abonnés (et non dédié aux abonnés).
Remarque 1 : Il faut bien reconnaître que tout prédispose à une telle confusion : l'étymologie (dédier est emprunté du latin dedicare, dont est également issu dédicacer, par l'intermédiaire du substantif dedicatio) et le fait que les mêmes substantifs valent pour nos deux paronymes : dédicace (la dédicace d'une œuvre, la dédicace manuscrite d'un exemplaire), voire dédicataire.Remarque 2 : On notera la construction : dédier / dédicacer quelque chose à quelqu'un (et non pour quelqu'un).
Les Concertos brandebourgeois sont dédiés au
margrave de Brandebourg et portent une dédicace de la main de Bach.
6 commentaires -
Par Marc81 le 23 Août 2012 à 08:38
En dépit d'une étymologie commune (latin inclinatio) et d'une indéniable parenté paronymique, les substantifs féminins inclinaison et inclination ont longtemps fait l'objet de la distinction suivante :
- inclinaison, employé au seul sens propre, devait être réservé à l'état de ce qui est incliné.
L'inclinaison d'un toit, de la tour de Pise. Un angle d'inclinaison.
Cette inclinaison de la tête sur la gauche lui donnait un air recueilli. - inclination devait être réservé à l'action d'incliner, au sens propre (pour marquer le salut, l'acquiescement ou le respect) comme au sens figuré (pour exprimer le penchant, naturel, pour quelque chose ou celui, plus coupable, pour quelqu'un).
Il m'a salué d'une inclination de tête (sens propre).
Avoir une inclination à mentir, de l'inclination pour quelqu'un (sens figuré).
Force est de reconnaître que l'usage, parfois peu enclin à se soumettre aux règles, s'est aventuré sur des pentes bien trop inclinées pour conserver à l'édifice intellectuel sa cohérence originelle. Jusqu'à verser dans une relative confusion. En témoigne cette citation de Martin du Gard : « [J'éprouve pour elle] une inclinaison sentimentale, une sympathie... amoureuse » (au lieu du inclination attendu).À cette aune-là, on en viendrait à se persuader que notre ancien président ne s'était pas fourvoyé (sémantiquement parlant) en expliquant, le 6 septembre 2011, à des routiers penchés vers lui, le regard oblique : « Par inclinaison personnelle, j’ai plutôt envie de donner satisfaction à ceux qui disent "laissez-moi travailler plus", plutôt qu’à ceux qui disent "je veux travailler moins" »...
Alors, sur le déclin, inclination ? Il semble bien que ledit substantif souffre de nos jours d'un déficit d'image, consécutif à un penchant trop marqué pour le désuet et le suranné (ne parlait-on pas autrefois de « mariages d'inclination » ?). À la rigueur le cantonnerait-on dans le seul sens moral, auquel le destinait sa formation savante. Est-ce une raison suffisante pour s'incliner sans réagir devant la suprématie annoncée de son prolétaire de concurrent, de formation plus ancienne ? Il ne tient qu'à nous d'inverser la tendance, tout du moins de la redresser.
Remarque : On notera que le verbe incliner cumule les deux sens, puisqu'il signifie à la fois « courber ; être penché » et « disposer à ; être enclin à ».
La carte du Tendre est parcourue par le fleuve Inclination.
(source Wikipédia)
6 commentaires - inclinaison, employé au seul sens propre, devait être réservé à l'état de ce qui est incliné.
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Par Marc81 le 10 Août 2012 à 14:01
On hésite parfois entre ces deux adjectifs, qui ont pourtant un sens distinct.
- Triomphal signifie « qui est relatif à un triomphe » et « qui a le caractère d'un triomphe, d'un succès éclatant ». Il ne se dit guère que des choses.
Un arc triomphal (ou de triomphe).
Un accueil triomphal, une tournée triomphale, des succès triomphaux. - Triomphant, participe présent du verbe triompher employé comme adjectif, signifie au sens propre « qui triomphe, qui est victorieux » et, au figuré, « qui marque ou exprime la joie et la fierté d'un grand succès ». Il se dit surtout des personnes et « de ce qui, chez elles, marque la joie du vainqueur, de l'homme content de soi, une majesté éclatante » (Hanse).
Un général romain triomphant.
Un air triomphant, une démarche triomphante, des sourires triomphants.
En résumé
On réservera de préférence triomphal aux choses et triomphant aux personnes et à ce qui s'y rapporte de près. Remarque : Thomas écrit : « Faire une entrée triomphante ». Personnellement, je pencherais plutôt, avec Hanse et l'Académie, pour « faire une entrée triomphale ». Mais Littré note également : « On ne vit jamais d'entrée aussi triomphante » (avec le sens de « pompeux »). Ce qui confirme que le choix entre ces deux paronymes est plus délicat qu'il n'y paraît...
Aïda, opéra de Verdi (ici aux arènes de Vérone),
et sa célèbre « marche triomphale »...
(photo wikipedia sous licence GFDL par Christian Abend)
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- Triomphal signifie « qui est relatif à un triomphe » et « qui a le caractère d'un triomphe, d'un succès éclatant ». Il ne se dit guère que des choses.