« La soirée animée par Guillaume, un parent d’élève, a été appréciée des petits et des grands. »
(paru sur midilibre.fr, le 12 juillet 2013)
Ce que j'en pense
La mise en garde de Girodet vaut pour toute la famille : « Il est déconseillé de dire, par exemple : Un parent d'élève [...]. Chaque parent de l'enfant. »
Pourquoi diable, demanderont en chœur petits et grands (parents) ? Parce que, selon l'Académie, parent au singulier désigne un membre quelconque d'une même famille (Un parent proche, une parente éloignée, entendez : un cousin germain, une grand-tante, etc.). Il n'y a qu'au pluriel que ledit substantif se réfère particulièrement au père et à la mère. Comparez : Des parents d'élèves mais Le père d'un élève. Chacun des parents de l'enfant.
Il n'empêche, force est de constater que l'emploi de parent au singulier pour « le père ou la mère » fait des émules, notamment dans les contextes ne permettant pas la distinction (Chaque enfant ne pourra être accompagné que d'un parent) : ainsi de Larousse – mais pas de Robert – et du ministère de la Justice, dont on raconte qu'il aurait un temps envisagé de substituer, dans les nouveaux livrets de famille, les mentions « parent 1 » et « parent 2 » aux désormais restrictifs « père » et « mère ». Après tout, il n'y aurait là rien que de très conforme à l'étymologie, parent étant emprunté du latin parens, parentis, qui signifie... « le père ou la mère » (il constituait même « un substitut noble de pater et mater », d'après le Dictionnaire historique de la langue française).
À la réflexion, sans doute vaut-il mieux privilégier les noms père ou mère chaque fois que le contexte le permet (comme dans l'exemple qui nous occupe) : on évitera ainsi de croiser le chemin suspect d'une parent d'élève (voire d'une parente d'élève)... ou de surprendre son enfant lancer « Bonjour parent ! » en guise de salutation.
Ce qu'il conviendrait de dire
Guillaume, le père d'un(e) élève.