« [Les gendarmes] Pierre Caron et Arnaud Michel, pourtant en indélicatesse avec leurs tendons, ont signé de très bons chronos [lors du marathon de Valence, en Espagne]. »
(paru sur lessor.org, le 4 décembre 2023.)
Ce que j'en pense
Plus que les tendons, ce sont tous les muscles des jambes et des pieds que notre journaliste s'est emmêlés en rédigeant son article. Car enfin, il ne vous aura pas échappé que l'expression consacrée depuis la fin du XVIIIe siècle pour décrire des rapports... tendus avec l'extérieur est être (se mettre, se trouver...) en délicatesse − et non en indélicatesse :
« L'archevêque de Paris étant en délicatesse avec ses ouailles » (Mirabeau, 1790), « Il est possible que je sois bientôt en délicatesse avec le baron » (Balzac, 1846), « Depuis le dîner nous sommes en délicatesse avec le cousin » (Eugène Scribe, 1859), « Nous voilà donc en délicatesse [...] à propos de ce malheureux pavillon » (Sand, 1862), « Je suis un peu en délicatesse avec [Gaston] Calmette » (Proust, 1910), « Le roi, pour lors en délicatesse avec le pape » (Émile Henriot, 1925), « J'ai été un temps en délicatesse avec Mauriac » (Pierre-Jean Remy, 2010), « L'image de son père avec lequel il avait été si souvent en délicatesse » (Jean-Marie Rouart, 2019).
La confusion s'explique par le fait que le mot délicatesse, ordinairement associé à l'idée positive de finesse, d'élégance, de prévenance, semble hors de propos dans une situation conflictuelle. Grande − et ancienne − est ainsi la tentation de recourir à l'antonyme indélicatesse, marqué quant à lui du sceau de la grossièreté et, plus encore, de la malhonnêteté : « [Le roi de Prusse] désire ne pas se mettre en indélicatesse avec la République française » (Le Mémorial bordelais, 1850), « J'ai appris alors que vous étiez en indélicatesse avec Mlle Cédille » (Le Mercure aptésien, 1875), « Notre budget [...] se trouve momentanément en délicatesse, ou en indélicatesse, comme on voudra, avec les lois de l'équilibre » (Marcel Nicolle, 1937), « Je suis, dit l'éléphant, en indélicatesse Avecque certain tigre et sa chère tigresse » (Paul Lacour, 1944), « [Les] mauvais payeurs et autres individus en indélicatesse avec la justice » (Tonino Benacquista, 2006), « Des officiers en indélicatesse avec le capitaine » (Éric Roulet, 2017), « [Untel] en indélicatesse avec le fisc » (Jean-François Chauvard, 2018), etc. Après tout, me direz-vous quitte à vous faire l'avocat du diable, n'est-ce pas précisément l'indélicatesse qui conduit certains de nos compatriotes à être en délicatesse avec l'administration ?
C'est oublier deux choses. D'abord, que le substantif délicatesse peut se prendre en mauvaise part, par exemple pour désigner le caractère de ce qui est d'une fragilité excessive : « Sa santé est d'une délicatesse étrange » (Mme de Sévigné, 1677), « Une famille où s'étaient croisées les délicatesses maladives de deux races dont il était le dernier rejeton » (Les Goncourt, 1860) ou, comme dans l'expression qui nous occupe, « cette disposition de l'esprit et des sentiments qui rend difficile, qui fait qu'on ne se contente pas aisément, qu'on se pique de raffinement sur ceci ou sur cela » (Charles Defodon, 1882) : « Si aucuns par trop grande delicatesse [...] ne veulent prendre mon excuse en payement » (Étienne Pasquier, 1554), « Je ne voy rien de si ridicule que cette delicatesse d'honneur, qui prend tout en mauvaise part » (Molière, 1663), « Cette délicatesse qui vous rend si facile à estre blessé est une véritable imperfection » (Fénelon, 1712). Reconnaissons, à la décharge des contrevenants, que ce sens classique et péjoratif de « susceptibilité, propension à s'offenser facilement » (selon la définition du Dictionnaire de l'Académie) n'est plus guère compris de nos jours, quand bien même il pourrait être rapproché de celui de l'adjectif substantivé délicat dans faire le délicat « se montrer difficile à contenter en raison d'une extrême sensibilité ».
Ensuite, que dans les constructions du type être en + nom de qualité (être en compétition, en concurrence, en contestation, en discussion, en dispute, en mauvaise intelligence, en procès, en querelle, en rivalité, en sympathie, etc.), ledit substantif ne désigne pas une propriété naturelle de la personne, mais caractérise ses rapports avec autrui : « Être en délicatesse avec la justice ne signifie pas que l'on est délicat, confirme la linguiste Danielle Leeman à qui en douterait encore. La délicatesse en question concerne des rapports entre la personne et un extérieur (la justice) » (Les Circonstants en question(s), 1994).
On le voit : c'est bien délicatesse qu'il convient d'employer dans notre locution. Ce point délicat étant éclairci, intéressons-nous à présent aux définitions proposées par les lexicographes :
« On dit familièrement être en délicatesse avec quelqu'un, c'est-à-dire n'être pas à son aise, être sur le qui vive avec lui » (Antoine Drevet, Nouveau Vocabulaire français, édition de 1822).
« Être brouillé, désuni, mal avec quelqu'un ; (néologisme) en délicatesse avec quelqu'un » (Dominique-Joseph Mozin, Dictionnaire des langues française et allemande, 1844).
« Être en délicatesse avec quelqu'un : euphémisme très usité en France, mais que tous les dictionnaires ont omis. Nous avons eu déjà l'occasion de faire remarquer combien les Français s'efforcent de faire disparaître, sous la grâce ou le pittoresque des formes, l'impression fâcheuse que certaines idées pourraient réveiller » (Adolphe Peschier, Esprit de la conversation française, 1855).
« Être en délicatesse avec quelqu'un, avoir des sujets de brouille » (Prudence Boissière, Dictionnaire analogique, 1862).
« Être en délicatesse avec quelqu'un, avoir avec lui quelque sujet de susceptibilité. Cette expression ne s'emploie que dans le style léger et familier » (Littré, 1863).
« Être en délicatesse avec quelqu'un, être presque brouillé avec lui, l'accueillir avec froideur » (Alfred Delvau, Dictionnaire de la langue verte, 1867).
« Être en délicatesse avec quelqu'un, être en froideur avec lui, au point de se blesser de peu à son égard » (Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1870).
« Être en délicatesse avec quelqu'un, se dit en parlant de deux personnes piquées l'une contre l'autre et qui se témoignent de la réserve et de la froideur. Cette expression est familière » (Dictionnaire de l'Académie, 1878).
« Être en délicatesse avec quelqu'un, avoir avec lui quelque sujet de brouille légère » (Louis-Nicolas Bescherelle, Nouveau Dictionnaire national, édition posthume de 1887).
« Être en délicatesse avec quelqu'un, mettre dans ses relations avec quelqu'un une froideur inaccoutumée » (Larive et Fleury, Dictionnaire français illustré, 1888).
« Être en délicatesse avec quelqu'un, avoir à se plaindre de lui » (Hatzfeld et Darmesteter, Dictionnaire général, 1890).
« Délicatesse (en), loc. — Dans une position délicate. Ex. Je suis en délicatesse avec mon vieil ami » (Narcisse Eutrope-Dionne, Le Parler populaire des Canadiens, 1909).
« Être en délicatesse avec quelqu'un. Cette locution idiomatique est l'équivalent euphémique de "être en froid, ne plus être en bons termes avec quelqu'un, lui battre froid, parce qu'on a à se plaindre de lui, être en bisbille, en brouille" » (Jean Humbert, Le Français en éventail, 1961).
« Littéraire. Être en délicatesse avec quelqu'un, ne pas avoir avec lui des rapports aussi francs et amicaux que précédemment » (Dictionnaire de l'Académie, 1992).
« Être en délicatesse avec quelqu'un (recherché), ne pas avoir de bonnes relations avec quelqu'un » (Isabelle Chollet et Jean-Michel Robert, Les Expressions idiomatiques, 2008).
« Être en délicatesse avec quelqu'un, avoir à se plaindre de lui, être dans une situation délicate avec lui » (Petit Robert).
« Littéraire. Être en délicatesse avec quelqu'un, être en mauvais termes avec lui » (Larousse en ligne). (1)
Premier constat : des nuances existent entre les définitions insistant sur l'idée d'inimitié, d'antipathie (« être brouillé, en froid, en mauvais termes ») et celles insistant sur l'idée de litige (« avoir à se plaindre »).
Deuxième constat : l'expression être en délicatesse a changé de registre de langue avec le temps. Selon Alfred Delvau, elle serait apparue « dans l'argot des bourgeois [de la fin du XVIIIe siècle ?] ». De là la marque d'usage « familier » figurant dans certains des dictionnaires du XIXe siècle lui ayant ouvert leurs colonnes (en particulier ceux de Drevet, de Littré et de l'Académie). Comment l'intéressée est-elle parvenue à s'extraire de sa condition première ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il qu'elle ressortit de nos jours au registre « littéraire » (selon la dernière édition du Dictionnaire de l'Académie et le Larousse en ligne) ou « recherché » (selon les auteurs des Expressions idiomatiques) (2).
Troisième constat : tous les ouvrages de référence consultés construisent notre expression exclusivement avec un complément de personne. Voilà qui paraît très restrictif, dans la mesure où sont attestés de longue date, et jusque sous de bonnes plumes, quantité d'exemples avec un nom désignant une collection de personnes ou un animal, un nom abstrait désignant indirectement une personne, un nom de chose personnifiée, voire, de façon plus inattendue, un nom de chose matérielle :
« Deux chansonniers, qui sont en délicatesse avec le Vaudeville » (Journal des arts, des sciences et de littérature, 1802), « Il était en délicatesse avec tous les partis, avec toutes les puissances » (François-Joseph Grille, 1841), « [Untel], en délicatesse avec la justice dès l'âge le plus tendre » (Balzac, 1847), « Deux femmes, en délicatesse avec le monde américain » (Xavier Eyma, 1855), « Je suis en délicatesse avec tous les pianos au monde... » (Aristide de Gondrecourt, 1857), « Quant à la Presse, je suis en délicatesse avec cette feuille » (Flaubert, 1859), « [Ils] sont en délicatesse avec l'équilibre [= ils titubent] » (Louis-Julien Larcher, 1860), « Voilà des choses qui vous mettent en délicatesse avec la couture et la broderie » (Paul Siraudin et Adolphe Choler, 1862), « Un dompteur [...] en délicatesse avec son ours » (Le Charivari, 1863), « La belle-mère est en délicatesse avec l'orthographe » (Charles Yriarte, 1867), « Plus d'un cocher en délicatesse avec son cheval » (Georges Mazinghien, 1877), « [Les théosophes] sont à la fois en délicatesse avec le bon Dieu et avec le bon sens » (Victor Cherbuliez, 1884), « Un caissier en délicatesse avec ses livres » (Théodore Cahu, 1885), « Quand il était en délicatesse avec la destinée » (Victor Cherbuliez, 1887), « Ces décadents en délicatesse avec les règles de la prosodie » (Ernest Perrossier, 1894), « Un voyageur en délicatesse avec son dîner [vomissant] par la portière d'un tram » (journal L'Opéra comique, 1897), « Il entre en délicatesse avec l'autorité ecclésiastique » (Paul Boulin, 1922), « Ce plaisir d'être avec quelqu'un ou avec quelque chose dans des rapports difficiles, tendus, mais plus précieux et dont l'expression "être en délicatesse" rend le sens » (Paul Morand, 1924), « Je suis en délicatesse avec le calorifère de la villa » (Gide, 1928), « Quelque veau, subrepticement saigné, les [= les agriculteurs] met en délicatesse avec la légalité » (Pierre Dufor, 1943), « Il était en délicatesse avec un petit vent d'est» (Isabelle Bricard-Glaunes, 2015), « Ces mêmes coureurs en délicatesse avec le kilométrage de l'étape ou avec la pente d'une côte » (Jean-Pierre Colignon, 2016), « Comme s'il y avait deux hommes en vous, et qu'en délicatesse avec votre temps, vous ne vous en accommodiez, somme toute, pas trop mal » (Pierre Nora, 2016), « Des artistes en délicatesse avec le droit commun » (Jean-Marie Rouart, 2017), « [Son père est] en délicatesse avec le régime fasciste » (Marc Lambron, 2019), « [Elle] défend un pacifisme intégral, ce qui la met en délicatesse avec la position modérée des Suédois » (Hélène Carrère d'Encausse, 2021), « Chateaubriand, [...] également en délicatesse avec son époque » (Frédéric Vitoux, 2022).
La même souplesse, au demeurant, est observée dans le choix du sujet : « Les Affaires étrangères sont en délicatesse avec l'Intérieur » (Louis Reybaud, 1844), « Le Journal des Débats est en grande délicatesse avec le Siècle sur le propos de Béranger » (Louis Veuillot, 1859), « [Il] releva son pantalon, qui était en délicatesse avec son gilet » (Louis Collas, 1874), « Une chevelure blonde en délicatesse avec un chapeau de paille qui s'en sépare à tout moment » (Journal des demoiselles, 1881), « Le collège était en délicatesse avec l'École primaire » (journal Le Combattant, 1890), « Le hurlement d'un chien en délicatesse avec la lune » (J. Reader, 1911), « Il croyait son chien en délicatesse avec quelque rongeur » (François de la Guérinière, 1915), « [La police est] très susceptible comme tous les métiers en délicatesse avec l'opinion publique » (Pierre Hamp, 1935), « Mon corps est en délicatesse avec l'automne » (Angèle Vannier, 1955), « La calotte [...] toujours en délicatesse avec ses cheveux abondants » (Louis-Alphonse Maugendre, 1963), « Une âme noire en délicatesse avec la société » (Yann Queffélec, 2018).
De être en délicatesse avec quelqu'un ou quelque chose d'extérieur à être en délicatesse avec soi-même ou avec son propre corps, il y avait encore un pas que la langue n'a pas mis longtemps à franchir (n'en déplaise à Danielle Leeman). Jugez-en plutôt :
« Mais l'homme n'est pas seulement en délicatesse avec son estomac, il l'est encore avec son cerveau, avec son cœur, avec toutes les pièces de son organisme » (journal Le Hanneton, 1864), « Un pair de France en délicatesse avec sa goutte » (Paul Féval, 1879), « Ne plus jamais être en délicatesse avec sa conscience » (Émile Leclercq, 1882), « Ceux de nous qui sont en délicatesse avec les rhumatismes » (Pierre-Louis Péchenard, 1893), « Il se leva, ennuyé de se sentir en délicatesse avec lui-même » (Jacques Crépet, 1898), « [Untel] est en délicatesse avec son foie » (Paul Gaulot, 1905), « Il se trouvait en délicatesse avec ses articulations » (François Peyrey, 1912), « [Untel] opportunément en délicatesse avec sa santé » (Jean Pinsard, 1917), « [Tel boxeur se trouve] en délicatesse avec ses voies respiratoires » (Le Miroir des sports, 1930), « [Tel footballeur] en délicatesse avec son genou gauche » (Gabriel Hanot, L'Équipe, 1947), « Lui qui est toujours en délicatesse avec sa vessie » (Maurice Andrieux, 1968) et, plus près de nous, « Le Misanthrope, en délicatesse avec son image abîmée par la ternissure que lui inflige un amour mal assorti » (Patrick Dandrey, 1998), « Chaque fois que la France est en délicatesse avec sa propre histoire ou son identité » (Pascal Bruckner, 2003), « [Tel joueur de rugby] en délicatesse avec son tendon d'Achille » (Europe 1, 2011), « Ibrahimovic en délicatesse avec son genou » (Paristeam, 2013), « Il devait être en délicatesse avec son enfance » (Jean-Louis Kerguillec, 2017), « N'importe quelle adolescente en délicatesse avec ses hormones » (Sylvain Moraillon, 2018), « [Tel boxeur] habituellement en délicatesse avec son poids a encore perdu quelques grammes » (Lionel Froissart, 2018), « Alexis Pinturault est en délicatesse avec son dos » (L'Équipe, 2019), « [Il] ressemblait à un pasteur anglican en délicatesse avec son transit intestinal » (Éric Fouassier, 2021), « Toute sa vie Stella demeure en délicatesse avec son dos et son genou » (Guillaume Musso, 2022), « En délicatesse avec son rythme cardiaque, il avait attendu que son souffle redevînt régulier » (Francis La Carbona, 2023). (3)
Dans sa thèse de doctorat en linguistique, Romain Vanoudheusden s'est ému de cette extension d'emploi dont la presse sportive est particulièrement friande : « L'expression être en délicatesse avec quelqu'un se dit en parlant de deux personnes qui se témoignent de la réserve et de la froideur, ce qui est difficilement applicable à quelqu'un et à ses genoux » (Stéréotypes et variation sémantique dans un corpus de presse sportive en anglais et en français, 2010). Cela fait pourtant belle lurette, nous venons de le voir, que la langue n'a plus de ces pudeurs : notre locution passe désormais pour un équivalent chic de « avoir des difficultés, des problèmes (avec quelqu'un ou avec quelque chose) ».
J'ajoute, à l'intention des esprits chagrins, qu'il n'est pas interdit de le regretter et de continuer à faire les délicats...
(1) Curieusement, l'expression est absente de l'article « délicatesse » du TLFi, du Robert en ligne, du Grand Larousse de la langue française et du Dictionnaire historique de la langue française.
(2) Toutefois, Le Grand Robert présente encore cet emploi comme « vieux ou ironique ».
(3) Il en va, du reste, de la mécanique industrielle comme de la mécanique humaine : « Empêché de partir ce matin, parce qu'en délicatesse avec son moteur [d'avion] » (journal Le Midi socialiste, 1910), « [Tel cycliste] semble être en délicatesse avec son dérailleur » (journal Ce Soir, 1937), « Alboreto en délicatesse avec sa Ferrari » (Jean-Louis Moncet, 1991), « [Tel biathlète] en délicatesse avec son arme » (RTN, radio suisse, 2022).
Remarque 1 : Selon le Dictionnaire historique, délicatesse a probablement été fait, au début du XVIe siècle, à partir de délicat sur le modèle de l'italien delicatezza, « auquel il a repris la valeur de "qualité de ce qui est agréable aux sens" ». Signalons à titre de curiosité la variante delicateté − attestée chez Robert Estienne (1539), Étienne Pasquier (1546) et Randle Cotgrave (1611) − et les formations plus anciennes delieté, deliesce (sur delié, doublon de delicat, tous deux issus du latin delicatus).
Remarque 2 : Dans l'introduction à son Répertoire des délicatesses du français contemporain (2000), Renaud Camus évoque la polysémie du mot délicatesse en ces termes : « Par délicatesses on doit entendre ici subtilités, et de préférence agréables : finesses, élégances, raffinements. Mais on ne peut pas ne pas entendre aussi, et peut-être surtout, délicates questions, points sensibles, occasions de débats, peut-être même de disputes. En ce sens, c'est l'auteur d'un tel livre qui risque fort, le publiant, de se mettre en délicatesse avec ses contemporains... »
Ce qu'il conviendrait de dire
Pourtant en délicatesse avec leurs tendons ou, plus simplement, malgré des tendons douloureux...