« Au conseil de prud'hommes, les renvois des affaires sont légions et peuvent s'apparenter aux calendes grecques » (à propos de la ville de Saint-Quentin).
(Alexandre Samary, sur aisnenouvelle.fr, le 19 février 2013)
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Ce que j'en pense
Emprunté du latin legio (dérivé du verbe legere, « choisir »), le nom légion, quand il est employé au sens de « nombreux, très nombreux » dans la locution être légion (en référence aux légions romaines, qui comptaient « à partir de Marius environ 6000 hommes », selon Gaffiot), s'écrit toujours au singulier, n'en déplaise à notre journaliste.
Rappelons, par ailleurs, que le substantif masculin prud'homme – composé à partir de l'ancien français prod, « preux » (lui-même tiré du latin prodesse, « être utile »), de la préposition de et d'homme – est un vieux mot qui désignait autrefois un homme vaillant, puis un homme sage, un homme d'honneur et de probité. On ne s'en sert plus de nos jours que dans le langage juridique pour désigner un membre élu reconnu compétent pour juger les litiges entre salariés et employeurs : Introduire une procédure de conciliation devant le conseil de prud'hommes (notez l'emploi de la préposition de) ou, simplement, devant les prud'hommes. Aller aux prud'hommes. Un conseiller prud'homme.
Quant au substantif féminin pluriel calendes (emprunté du latin calendae, qui désignait dans le calendrier romain le premier jour du mois, au cours duquel les débiteurs devaient payer leurs dettes), il est passé dans l'usage courant depuis le XVIe siècle dans l'expression figurée renvoyer (ou remettre) aux calendes grecques, remettre à un temps qui ne viendra jamais, car le calendrier grec n'avait pas de calendes. Depuis, les expressions de sens similaire sont légion : à la Saint-Glinglin, à la semaine des quatre jeudis, à Pâques ou à la Trinité, quand les poules auront des dents, etc.
Ce qu'il conviendrait de dire
Les renvois des affaires sont légion.