« Le projet inachevé du Sabbat et l'expérience récente non moins malheureuse de ses deux duos bouffes l'avaient indubitablement laissé sur sa fin » (à propos du compositeur français Emmanuel Chabrier, photo ci-contre).
(lu dans L'Odyssée musicale d'Emmanuel Chabrier, d'Éric Lacourcelle, Éditions L'Harmattan, 2000)
Ce que j'en pense
Confusion amusante entre les deux homophones fin et faim. Le contexte impose pourtant clairement l'idée de frustration, d'insatisfaction, non celle d'achèvement, de terme.
Dans le premier cas, il convient de recourir à l'expression laisser quelqu'un sur sa faim (= ne pas satisfaire sa curiosité, ne pas répondre à son attente), qui établit un parallèle entre la nourriture physique et la nourriture intellectuelle, entre l'appétit et la soif de connaissance. Les mêmes remarques valent pour rester sur sa faim (= ne pas obtenir tout ce qu'on espérait).
Dans le second cas, on emploiera logiquement les expressions construites avec le substantif féminin fin : toucher à sa fin, prendre fin, sentir approcher la fin, etc.
Ce qu'il conviendrait de dire
Ils l'avaient indubitablement laissé sur sa faim.