Imbécile (qui signifie « faible, sot ») a beau ne prendre qu'un l, imbécillité s'écrivait avec deux... jusqu'aux fameuses Rectifications orthographiques de 1990, où le Conseil supérieur de la langue française, en accord avec l'Académie française, a décidé de rompre avec l'étymologie (latin imbecillitas) en recommandant de ne conserver qu'un l dans un souci de simplification (ou pour éviter le risque de prononciation -ille ?). Les deux orthographes coexistent actuellement, pour la plus grande tranquillité de tous.
Un homme imbécile, un air imbécile.
Il ne dit que des imbécilités (ou des imbécillités).
Remarque : L'intérêt de l'Académie pour les simples d'esprit ne date pas d'aujourd'hui. Déjà, en 1798, elle s'était penchée sur le cas de cet embarrassant imbécille, pourtant logiquement formé mais que les sots risquaient de prononcer de travers. Aussi décida-t-elle, sans plus de façons, de l'amputer d'un coup de faucille bien placé, fixant sa graphie avec un seul l pour les siècles à venir... mais oubliant au passage de faire subir le même sort au nom imbécillité ! L'étourderie ne sera réparée que deux cents ans plus tard, le temps nécessaire aux académiciens pour affûter leur lame.
Avec le recul, on peut se demander si l'inquiétude des sages de 1798 n'était pas fondée, tant nos contemporains ont la fâcheuse tendance à faire rimer bacille, myrtille, pupille, (il) distille, (il) oscille avec fille...