« Qui, des "casseurs" ou des "ultras", a fichu un brin monstre au Trocadéro et alentours lundi soir, en marge des célébrations du titre de champion de France du Paris Saint-Germain ? (...) "Les vrais casseurs, ils ne se sont pas faits prendre." »
(Sylvain Mouillard, sur liberation.fr, le 13 mai 2013)
Ce que j'en pense
Un « brin monstre » ? Curieuse cohabitation que voilà, entre un premier substantif tout en modestie (un brin signifie familièrement « un petit peu ») et un second qui se la joue champion du monde, quand il est comme ici employé adjectivement au sens de « très important, exceptionnel ». On frise l'oxymore... à moins qu'il ne s'agisse plus vraisemblablement du brin picard, survivance de l'ancien français bran ou bren, qui prit le sens d'« excrément » après avoir désigné la partie la plus grossière du son, donc le rebut. Auquel cas, il faudrait avoir du brin dans les yeux pour ne pas saisir l'image : les casseurs ont fichu une m... noire !
Avec alentour(s), on ne frise plus, on plonge... dans la confusion entre l'adverbe (« à proximité, tout autour, dans l'espace environnant »), qui s'écrit sans s final, et le substantif masculin pluriel, qui désigne « les lieux qui entourent un espace, les environs » et qui est toujours accompagné d’un déterminant. Comparez : Il regardait alentour (ou à l'entour, graphie généralement considérée comme vieillie) et Il n'y a personne aux alentours.
Quant au participe passé fait, rappelons à notre journaliste qu'il reste invariable quand il est suivi d'un infinitif. N'est-il pas dommage de se faire casser pour un brin... d'inattention ?
Ce qu'il conviendrait de dire
Qui a fichu une pagaille monstre (on écrit également pagaïe voire pagaye) au Trocadéro et aux alentours (ou dans ses alentours) ?
Les vrais casseurs ne se sont pas fait prendre.