« Le sergent longiligne qui brandit un mandat d'arrêt sous le nez de Mandela l'enjoint de décliner son identité. »
(Vincent Hugeux, dans L'Express n° 3186, juillet 2012)
(photo wikipedia sous licence GFDL par South Africa The Good News)
« Comme le montre l'initiative de l'Américain Bret Easton Ellis enjoignant ses abonnés d'imaginer une suite à son sulfureux roman American Psycho, Twitter peut se révéler comme un formidable "laboratoire littéraire". »
(Delphine Peras, dans L'Express n°3185, juillet 2012)
Ce que j'en pense
Dans la famille « mieux vaut éviter d'utiliser un mot si l'on n'est pas sûr de son emploi », le verbe enjoindre, qui signifie « ordonner, prescrire, mettre en demeure » (avec l'idée d'ordre donné que ne contiennent pas inciter, inviter), tient une place de choix. Rappelons que sa construction est identique à celle d'ordonner : enjoindre à quelqu'un de faire quelque chose (et non enjoindre quelqu'un de faire quelque chose, comme le laissent abusivement penser les exemples ci-dessus, ni enjoindre quelqu'un à faire quelque chose).
De plus, se révéler (suivi d'un attribut) se construit préférablement sans comme au sens de « apparaître comme, se faire connaître comme » : Cette découverte se révèle un formidable outil de communication.
Voir également le billet Enjoindre.
Ce qu'il conviendrait de dire
Le sergent lui enjoint de décliner son identité (lui = pronom COI, l'= pronom COD).
Comme le montre l'initiative de l'Américain Bret Easton Ellis invitant ses abonnés à imaginer une suite à son sulfureux roman American Psycho, Twitter peut se révéler un formidable « laboratoire littéraire ».