« Le journaliste de France 2 Guillaume Daret a pu obtenir cette vidéo amateur de cette réunion à huis-clos » (du bureau politique de l'UMP après l'invalidation de son compte de campagne).
(paru sur nouvelobs.com, le 8 juillet 2013)
Ce que j'en pense
N'en déplaise à notre journaliste, le trait d'union n'a pas voix au chapitre dans une réunion tenue à huis clos (cf. Académie, Girodet, Thomas, Hanse). Force est de constater que la faute n'est pas récente, à l'instar de cette affiche du film de Jacqueline Audry, tiré du livre éponyme de Jean-Paul Sartre.
Issu (selon le Dictionnaire historique) du latin ustium, altération de ostium, « ouverture, porte », huis (avec h et s muets) est un vieux mot masculin qui désigne la porte extérieure d'une maison. Il ne se rencontre plus guère que dans la locution à huis clos – entendez, au Palais, « les portes étant fermées au public » et, au figuré, « en petit comité ».
Selon Robert, on a écrit huis avec un h pour éviter la lecture vis, à l'époque où le u se confondait avec le v. De fait, ledit h, faute d'être justifié par l'étymologie, est logiquement muet dans huis et ses dérivés : l'huis, l'huisserie, l'huissier... mais devient curieusement aspiré dans huis clos : Frapper l'huis ou à l'huis mais Demander, requérir le huis clos (forme substantivée). Par exception, selon l'avis de Littré ? Par analogie avec le hiatus contenu dans à huis clos ? Il faut croire que le débat, lui, n'est pas encore clos.
Remarque : On se gardera également de toute confusion avec le chiffre huit (du latin octo) : « réunion à huit clos » (Les Échos).
Voir également le billet Clore / Clôturer.
Ce qu'il conviendrait de dire
Une réunion à huis clos.