La distinction, qui a cours en Belgique et au Québec notamment, entre ennuyant (dans le sens de « contrariant ») et son paronyme ennuyeux (dans le sens de « lassant, fastidieux, qui cause de l'ennui ») est conforme à l'avis de Littré :
« L'homme ennuyant est celui qui ennuie par occasion ; cela est accidentel ; l'homme ennuyeux est celui qui ennuie toujours ; cela est inhérent. Un homme ennuyant peut n'être aucunement ennuyeux. »
Ainsi, nos cousins Québécois qualifieront un contretemps d'ennuyant (qui les a contrariés sur le moment) et un emploi d'ennuyeux (s'il est intrinsèquement monotone, fastidieux).
Cette nuance n'est plus de mise en France, où l'Académie considère l'adjectif ennuyant (participe présent du verbe ennuyer) comme vieilli. On remplacera donc avantageusement ce dernier par ennuyeux, qui réunit les deux idées (contrariété passagère imputable aux circonstances et lassitude persistante).
Un homme ennuyeux, un contretemps bien ennuyeux.