« Avec la crise financière, l’air de Grèce est devenu plus pollué. Une association qui paraît absurde, mais belle et bien réelle. »
(Audrey Vaugrente, sur nouvelobs.com, le 20 décembre 2013)
Ce que j'en pense
Eh bien, vous, je ne sais pas, mais moi, c'est plutôt cet accord au féminin qui, en l'occurrence, me paraît absurde.
Certes, bel est bien un adjectif, dont le propre est de s'accorder en nombre et en genre : Un bel homme, une belle femme. Mais il se trouve qu'il reste invariable dans la locution adverbiale bel et bien, qui signifie « tout à fait, réellement », parfois avec une nuance de surprise : C'était bel et bien sa femme. Sa fantaisie avait bel et bien disparu. L'hésitation, au demeurant, n'est permise qu'au singulier, tant il ne viendrait à l'idée de personne de dire que ces messieurs sont beaux et bien partis.
En revanche, on écrira correctement : Elle est belle et bien dans sa peau (entendez : elle est belle et elle est bien dans sa peau, et non elle est réellement dans sa peau !) ou Elle est belle et bien faite.
D'air, vous en conviendrez, notre journaliste ne semble pas manquer, pour ainsi renvoyer la relecture de son texte aux calendes... grecques.
Ce qu'il conviendrait de dire
Une association bel et bien réelle.