« Si les parlementaires socialistes avaient cédé devant ce fin diplomate, c’est que ce "petit geste" leur était demandé en tout début de mandat, lorsque la confiance en le couple Hollande-Ayrault était encore là » (à propos de Bernard Cazeneuve, photo ci-contre, successeur de Jérôme Cahuzac au Budget).
(Gérald Andrieu, sur marianne.net, le 19 mars 2013)
(photo Wikipédia sous licence GFDL par Mahmoud)
Ce que j'en pense
Vous allez encore dire que je pinaille... mais tous les spécialistes vous le confirmeront : la préposition en s'accommode mal d'être suivie de l'article défini.
Cela ne date pas d'hier : en ancien français, nous apprend Dupré, « en formait en effet avec l'article le une forme contractée enl, passée à ou, puis à au » ; de même, en les s'est contracté en ès, avant d'être absorbé par aux (hors titres universitaires). Voilà pourquoi les suites en le et en les sont si rares en français moderne (sauf peut-être en poésie), à la différence de en la et en l' qui, bien que n'ayant jamais été touchées par la contraction, ne se rencontrent plus guère que dans quelques locutions figées (en la demeure, en la matière, en la personne de, en la présence de ; en l'absence de, en l'air, en l'an, en l'espace de, en l'espèce, en l'état, en l'honneur de, en l'occurrence, etc.).
Voilà surtout pourquoi il me semble préférable, en l'espèce, de suivre les recommandations de Hanse... en qui j'ai toute confiance : « En principe, dans s'emploie devant un nom précédé d'un article, d'un démonstratif ou d'un possessif ; en, avec des noms sans article ou avec des pronoms ». À moins de témoigner d'un goût prononcé pour les tours archaïques ou affectés (*).
(*) Il fut un temps pas si lointain où le tour en le (comme en les) était considéré comme un « affreux barbarisme » (Brunot), un « snobisme archaïsant d'écrivains ignorant tout de l'ancienne langue » (Dauzat), rien de moins.
Voir également le billet Avoir confiance.
Ce qu'il conviendrait de dire
Lorsque la confiance dans le couple Hollande-Ayrault était encore là.