« Contrairement à la direction de son parti, Sylvie Houssin [photo ci-contre] s'est refusé dimanche à donner une consigne de vote » (à la suite de l'élimination du PS au premier tour de la législative partielle dans la deuxième circonscription de l'Oise).
(sur nouvelobs.com, le 18 mars 2013)
(photo Le Courrier Picard)
Ce que j'en pense
Au nom de quel parti pris refuserait-on l'accord du participe passé dans cette phrase ? Se refuser à y a le sens, non pas de « refuser soi-même » ni de « refuser à soi-même », mais de « ne pas consentir à ». Nous sommes donc là en présence d'un verbe pronominal non réfléchi, pour lequel le pronom se ne peut être analysé comme complément d'objet : l'accord avec le sujet est de rigueur.
Les choses auraient été différentes dans la phrase : Elle ne s'est rien refusé, où se refuser (quelque chose) signifie proprement « (le) refuser à soi-même ». Rien, complément d'objet direct placé avant le participe passé, commande alors l'accord de ce dernier au neutre (ce qui revient à laisser le participe invariable).
Mais il faut croire que les consignes d'accord sont, de nos jours, aussi peu respectées que les consignes de vote...
Remarque : Voir également le billet Accord du participe passé des verbes pronominaux et ce billet.
Ce qu'il conviendrait de dire
Elle s'est refusée dimanche à donner une consigne de vote.