Eh bien, non ! Eh bien ! ne s'écrit pas et bien ! comme on le voit si souvent... mais bel et bien eh bien !
Pour exprimer l'admiration, la surprise, l'acquiescement résigné, pour interpeller ou renforcer un propos, c'est bien l'interjection eh ! (souvent renforcée par bien) qu'il convient d'utiliser et non la conjonction et.
Une bizarrerie de plus de la langue française... Eh oui !
Comparez :
Eh bien, ça par exemple !
Eh bien, qu'avez-vous à répondre ?
Eh bien, soit !
Eh ! que se passe-t-il ?
Eh toi, que fais-tu ?
Eh quoi ? vous ne le saviez pas ?
Eh là ! faites attention !
et
Une voix forte et bien timbrée.
Il a bel et bien (= tout à fait, tout bonnement, réellement) disparu.
Et bien évidemment, on ne l'a jamais revu.
Remarque 1 : Si pour certains grammairiens les homophones eh ! et hé ! sont synonymes, on notera que :
• la graphie hé relève davantage du langage familier,
• hé ! sert principalement à appeler, à attirer l'attention (Hé ! vous, là-bas!),
• la variante hé bien ! est vieillie (on écrira : eh bien !).
Remarque 2 : Utilisées seules, les interjections eh ! et hé ! sont traditionnellement suivies d'un point d'exclamation. Complétées de bien, quoi, là, là-bas, oui, non, elles sont suivies d'un point d'exclamation (parfois d'interrogation) ou d'une virgule selon que l'on considère qu'elles constituent ou pas une cellule autonome à l'intérieur de la phrase. Le mot qui suit prend une minuscule initiale si l'on considère que la phrase n'est pas terminée (cf. exemples ci-dessus).
Subtilités
Eh bien, croyez-le ou pas : il m'a écouté. Et bien lui en a pris.
La saga Harry Potter est bel et bien terminée.
Livre de Marc Lambron, Editions Grasset