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Dénoter / Détonner

On se gardera de confondre le verbe transitif direct dénoter, qui signifie « indiquer comme caractéristique, signifier, révéler », et son paronyme intransitif détonner (avec deux n), emprunté au domaine musical (« sortir du ton juste ») avec le sens figuré de « ne pas être en harmonie avec, contraster (en bien ou en mal) ».

Comparez :

Sa tenue et son attitude dénotent un manque de raffinement (= révèlent).

Sa tenue et son attitude détonnent dans cette assemblée (= tranchent, contrastent).

Sans doute est-il de bon ton de rester dans la note, à savoir dans le style à la mode peu soucieux de cette méprise paronymique, mais il ne faudrait pas la forcer (ladite note) au point de la rendre fausse et d'attribuer à dénoter des propensions à la « désharmonie » qui restent l'apanage de détonner. On notera donc sur tous les tons que l'on ne peut sortir que du ton, pas de la note !

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Remarque
 : Dupré juge aberrantes les graphies détonner, entonner, « alors que toute la série lexicale s'écrit avec un seul n (intonation, tonal, tonalité) ».
Pour ne rien simplifier, il existe également un verbe détoner, avec un seul n (comme ses dérivés détonant, détonateur, détonation, mais pas comme tonnerre, pourtant de la même famille), qui signifie « être le siège d'une détonation » (faire détoner des explosifs).
Curieusement, seul détonant est répertorié comme adjectif dans les ouvrages de référence (pas détonnant, participe présent de détonner).

 

Dénoter / Détonner

En voilà un qui détonne dans la basse-cour !
(Éditions Gallimard)

 

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J
Pourquoi les incohérences signalées dans cet article n'ont-elles pas été corrigées lors de la dernière révision de l'orthographe ? Inverser les graphies de détonner/détoner pour les aligner sur celles de tonalité/tonnerre n'auraient sans doute pas gêné grand monde puisque la situation actuelle est déjà souvent source de confusion. Y aurait-il eu des effets "collatéraux" indésirables ?
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P
Il est exact, et c'est consternant, que dew journalistes confondent dénoter et détonner tel M. Michel Mary dans une histoire d'Enquêtes Criminelles.
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E
On entend de plus en plus souvent dénoter en place de détonner. Même dans la bouche de journalistes. Il est vrai que certains d'entre eux sont les champions du mauvais langage. J'ai même entendu dans un documentaire sérieux "quatres éléphants". (Enfin, ce n'était peut-être pas éléphants).
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