On se gardera de confondre le verbe transitif direct dénoter, qui signifie « indiquer comme caractéristique, signifier, révéler », et son paronyme intransitif détonner (avec deux n), emprunté au domaine musical (« sortir du ton juste ») avec le sens figuré de « ne pas être en harmonie avec, contraster (en bien ou en mal) ».
Comparez :
Sa tenue et son attitude dénotent un manque de raffinement (= révèlent).
Sa tenue et son attitude détonnent dans cette assemblée (= tranchent, contrastent).
Sans doute est-il de bon ton de rester dans la note, à savoir dans le style à la mode peu soucieux de cette méprise paronymique, mais il ne faudrait pas la forcer (ladite note) au point de la rendre fausse et d'attribuer à dénoter des propensions à la « désharmonie » qui restent l'apanage de détonner. On notera donc sur tous les tons que l'on ne peut sortir que du ton, pas de la note !
Remarque : Dupré juge aberrantes les graphies détonner, entonner, « alors que toute la série lexicale s'écrit avec un seul n (intonation, tonal, tonalité) ».
Pour ne rien simplifier, il existe également un verbe détoner, avec un seul n (comme ses dérivés détonant, détonateur, détonation, mais pas comme tonnerre, pourtant de la même famille), qui signifie « être le siège d'une détonation » (faire détoner des explosifs).
Curieusement, seul détonant est répertorié comme adjectif dans les ouvrages de référence (pas détonnant, participe présent de détonner).
En voilà un qui détonne dans la basse-cour !
(Éditions Gallimard)