« [François Fillon entend] revenir sur la loi si elle était adoptée. Pas moins. Et avec quel statut pour ceux qui auront convolé entretemps en juste noce ? » (à propos du projet de loi sur le mariage pour tous).(Joseph Macé-Scaron, sur marianne.net, le 30 octobre 2012)
(photo Wikipédia sous licence GFDL par Marie-Lan Nguyen)
Ce que j'en pense
Il convient de bien distinguer les acceptions du substantif noce, selon que celui-ci est employé au singulier ou au pluriel.
Écrit au pluriel, noces correspond à la célébration d'un mariage : La nuit de noces. Les noces d'or. Les Noces de Figaro. Pour désigner la fête donnée à l'occasion dudit mariage (ainsi que l'ensemble des personnes invitées), le singulier est aujourd'hui de rigueur : Le repas de noce. Faire la noce.
L'expression convoler en justes noces ayant trait à la célébration du mariage, le pluriel est unanimement avancé dans les dictionnaires usuels. En revanche, le sens exact a longtemps été débattu : l'Académie (suivie par Littré) a voulu attacher au verbe convoler (du latin convolare, « voler avec ») l'idée de contracter un nouveau mariage, en parlant d'une femme, d'où le recours à l'adjectif juste (souvenir de la formule juridique latine justae nuptiae), vraisemblablement pris ici au sens de « légitime, légal ». La dernière édition de son Dictionnaire enregistre désormais l'acception communément admise de « se marier », précédée de la mention « familier » mais sans plus de distinguos de sexe ni de fréquence.
Jean-François Copé et François Fillon envisageront-ils un jour de convoler en droites noces ?...
Ce qu'il conviendrait de dire
Avec quel statut pour ceux qui auront convolé entre(-)temps en justes noces ?