Un correspondant m'interpelle en ces termes : « Doit-on écrire c'est bien ce qu'il me semble ou c'est bien ce qui me semble (ou les deux ) ? »
On le sait : avec les verbes susceptibles d'être construits impersonnellement, il y a parfois hésitation entre qui (construction personnelle) et qu'il (= que + il ; construction impersonnelle) − formes d'ailleurs phonétiquement proches et souvent confondues dans l'usage familier. Jean-Paul Colin illustre la situation par un exemple : « Qu'est-ce qu'il se passe et Qu'est-ce qui se passe correspondent à : Il se passe quelque chose [construction impersonnelle] et Quelque chose se passe [construction personnelle]. » En l'espèce, le choix est libre. Mais en va-t-il de sembler comme de se passer ? C'est ce que nous allons voir.
Féraud, qui n'a pas pour habitude de se laisser abuser par des faux-semblants, a un avis tranché sur la question :
« Puisqu'on dit impersonnellement il me semble que, on doit dire, en parenthèse, à ce qu'il me semble, et non pas à ce qui me semble comme on le voit dans plusieurs livres, par l'inatention des auteurs ou des imprimeurs » (Dictionnaire critique, 1787).
L'Académie lui donne raison, en ne consignant dans son propre dictionnaire que les formes en qu'il : « à ce qu'il vous semble » (1694-1935), « à ce qu'il semble » (1878-1935). (1)
Mais voilà que Littré vient semer le trouble :
« À ce qu'il semble, autant qu'on en peut juger. L'affaire tourne mal, à ce qu'il semble.
Bussy a dit : à ce qui semble. "Vous me parlez de déplaisir et de larmes tout exprés, à ce qui semble, pour me dire que ce n'est pas pour moy" (Lettre à Mme de Sévigné, 1655) » (Dictionnaire, 1863). (2)
Vous avez bien lu : le lexicographe signale, à côté du tour usuel, la variante en qui... mais ne la condamne pas ! C'est que les auteurs, à y regarder de près, sont plus partagés que ce que laisse entendre Féraud :
(exemples avec qu'il) « Le grand maistre a ce quil sembloit par ses propoz estoit celluy quil goustoit le moings des trois » (Eustache Chappuis, 1533), « A ce qu'il me semble tu ne veulx faire rien » (Antoine Le Maçon, 1545), « Il suffit, à ce qu'il me semble, [de...] » (Philibert de l'Orme, 1567), « Plustost, et à ce qu'il semble à beaucoup, plus clairement » (Guillaume Postel, 1575), « Comme fait Anastasius et Aimoinus semblablement (à ce qu'il semble) » (Nicolas Vignier, 1579), « [La Lune] rendit les flots inconstans A ce qu'il sembloit » (Paul Scarron, 1648), « Emine ne s'y fiant pas trop à ce qu'il semble » (Eudes de Mézeray, 1668), « Nous nous aimons aussi, à ce qu'il me semble » (Roger de Bussy-Rabutin, 1672), « A ce que je vois, à ce qu'il me semble » (Nouveau Dictionnaire françois-italien, 1677), « [Une incommodité] qui, à ce qu'il me semble, affecte plus son humeur que sa santé » (Choderlos de Laclos, 1782), « Il importe peu à l'auteur, à ce qu'il semble, de [...] » (Las Cases, 1823), « Bien moins méchant que Iago, à ce qu'il me semble » (Stendhal, 1830), « Ce cri, il l'avait déjà entendu, à ce qu'il lui semblait » (Sand, 1847), « Sa tête était pleine d'idées à ce qu'il lui semblait » (Hector Malot, 1865), « Abd-ul-Hamid, à ce qu'il semble, est pressé » (Pierre Loti, 1879), « [Il] a la même tournure d'esprit que vous, à ce qu'il semble » (Proust, 1922), « On a manifesté dans les rues. Mais plutôt en faveur de la Turquie, à ce qu'il m'a semblé ? » (Jules Romains, 1932), « Ces changements sont [...], à ce qu'il me semble, beaucoup plus rapides » (Abel Hermant, 1933), « Théophile Gautier, à ce qu'il me semble, ne veut exprimer [...] » (Grevisse, 1967), « Un nom germano-italien, à ce qu'il me semble » (Michel Déon, 1973), « Leur origine sociale était modeste − du moins à ce qu'il m'avait semblé » (Angelo Rinaldi, 1987), « À ce qu'il lui semblait » (Jean Dutourd, 1993), « Vous n'êtes pas chasseur à ce qu'il me semble » (Jean-Marie Rouart, 1997) ;
(exemples avec qui) « Mais à ce qui me samble [...] yl ont prins une bonne partie des gendarmes que avoiet ledit Pape, lequel à se qui samble est aussy délibéré » (Ferry Carondelet, 1511), « Ce magnifique sepulchre qui monstre a se qui me semble sa mort a la chasse » (Guillaume du Choul, 1534), « A ce qui me samble par vostre lettre, vous avez [...] » (Florent de Montmorency, 1566), « Ainsi finit Claudius dont la mort fut presagée à ce qui semble par quantité de prodiges » (Pierre Le Pesant de Boisguilbert, 1674), « [Des choses] qui conviennent bien à mon orgueil, mais a ce qui me semble, qui ne sont pas trop justes » (Charles Louis Dessoulavy, 1688), « Le traité ainsi signé assez cavaliérement, à ce qui semble à vos historiens » (Charles Bordes, 1703), « En voilà, à ce qui me semble, assez sur les auteurs du treiziéme siécle » (Louis Ellies Dupin, 1712), « Deux qualitez, dont l'une, à ce qui semble aux ignorants, est fort aisée à attraper » (Nicolas Gédoyn, 1718), « C'étoit un coup de partie, à ce qui sembloit aux intéressés, de faire [...] » (Philippe de Courcillon de Dangeau, 1719), « A ce qui me semble, selon le jugement que je fais » (Nicolas de Séjournant, Nouveau Dictionnaire espagnol-françois-latin, 1759), « On en doit conclure, à ce qui me semble, que [...] » (Jean-Jacques Barthélemy, 1773), « Ni l'un ni l'autre, à ce qui me semble, n'a été aussi loin que Virgile » (Jean-François Marmontel, 1782), « Ce droit n'appartient qu'à un créateur de noms, c'est-à-dire, à ce qui semble, au seul législateur » (Joseph-Marie de Maistre, 1810), « L'opéra-comique de France n'est pas, à ce qui nous semble, un opéra de genre » (Richard Otto Spazier, 1841), « Quoique cet animal soit d'une extrême rareté, à ce qui me semble, sous la latitude de Paris » (Arthur de Gobineau, 1854), « [Ces briques] n'avaient pas, à ce qui semble, la profondeur des briques ordinaires » (Jules Oppert, 1858) et encore de nos jours : « Oui, à ce qui semble » (Claude Rank, 1987), « Vous avez du temps à perdre, vous, à ce qui me semble ! » (Gaston Criel, 1987), « Trois qualités qui, à ce qui semble, lui font cruellement défaut » (Philippe Belin, 1995), « Y compris, à ce qui nous semble, les visées les plus grandes » (André de Peretti, 1997), « Un mendigot, à ce qui me semble » (Yves Heurté, 2000), « Paul ment, à ce qui me semble » (La Grande Grammaire du français, 2021). (3)
Plusieurs remarques s'imposent. D'abord, on observera qu'il est difficile de déterminer avec certitude celui des deux tours qui est apparu le premier. Tout ce que l'on peut dire sans trop se tromper, c'est qu'ils furent précédés par celui en... que (sans il) :
« [Il] les prent molt a queor, a ce que me semble » (Jean d'Offord, 1344), « Garder, selon ce que me semble » (vers d'un religieux anonyme, daté de 1366), « Et issint quant a ce n'est il mye, a ce que lui semble, a blasmer » (Rôles du Parlement anglais, 1384), « A ce que semble a le sage avys de vous » (Henri IV d'Angleterre, 1401).
On gardera toutefois à l'esprit, d'une part, que le relatif que s'est employé autrefois à la place de qui comme sujet neutre et, d'autre part, que la confusion entre qui et qu'il, constante en moyen français, est encore attestée au XVIIe siècle (selon Pierre Kuntzmann, Le relatif-interrogatif en ancien français, 1990) et même sporadiquement au XVIIIe siècle (selon Goosse).
Enfin, on notera que l'académicien Bussy-Rabutin écrivait à ce qui semble mais à ce qu'il me semble − comprenne qui... semblera !
Il n'est pas rare, au demeurant, de voir un même auteur hésiter entre la construction personnelle et la construction impersonnelle. Ainsi de Georges Bernanos : « Longtemps après − à ce qu'il lui semblait du moins − l'image montait lentement derrière eux » (L'Imposture, 1927), « Longtemps après, à ce qui lui semblait, le mot féroce venait l'atteindre » (La Joie, 1928) et, pour en venir à l'expression que me soumet mon correspondant, d'Éric-Emmanuel Schmitt : « C'est bien ce qui me semblait » (L'Enfant de Noé, 2004), « C'est ce qu'il me semblait » (La Traversée des temps, 2021) (4). Et ce ne sont pas les spécialistes modernes, incapables d'accorder leurs violons, qui vont nous aider à tirer l'affaire au clair. Les uns ne connaissent que la forme en qu'il : « À ce qu'il me semble, à ce qu'il paraît » (Robert Le Bidois, L'Inversion du sujet, 1952), « On dit : À ce qu'il semble » (Hanse, 1987), « Les syntagmes prépositionnels en à ce que : à ce qu'il me paraît, à ce qu'il me semble... » (Goosse, 2011), « Ce me semble, me semble-t-il, à ce qu'il me semble, à mon avis, selon moi » (Larousse en ligne), « Il est déjà parti, à ce qu'il me semble, me semble-t-il, il me semble » (Petit Robert), « À ce qu'il me semble » (neuvième édition du Dictionnaire de l'Académie), quand les autres − certes moins nombreux − considèrent que les deux constructions peuvent s'employer indifféremment : « Les deux formes [à ce qui me semble et à ce qu'il me semble] sont correctes, puisque sembler est tantôt personnel, tantôt impersonnel » (Jean-Paul Colin), « Les deux tours [à ce qui semble et à ce qu'il semble] sont admis » (Girodet). (5)
Arrêtons-nous sur l'argument avancé par Colin. Vous, je ne sais pas, mais moi, je le trouve un peu court. Car enfin, le verbe sembler a beau pouvoir se construire personnellement et impersonnellement, on écrira sans l'ombre d'une hésitation :
« Je m'en tiendrai à ce qu'il me semble utile de savoir » (Michel Grossetti, 2023), puisque l'on dit correctement : Il me semble utile de savoir cela (tour impersonnel), mais Je m'en tiendrai à ce qui me semble utile, puisque l'on dit correctement : Cela me semble utile (tour personnel).
« C'est bien ce qu'il m'avait semblé entendre » (Stéphanie Janicot, 2009), puisque l'on dit correctement : Il m'avait semblé entendre cela (tour impersonnel), mais C'est ce qui m'avait semblé bien, puisque l'on dit correctement : Cela m'avait semblé bien (tour personnel).
Les cas qui nous occupent sont différents en ceci qu'ils soulèvent la question de l'emploi absolu de sembler. Écrire (c'est, à) ce qui me semble suppose en effet d'avaliser le tour cela me semble, où sembler est employé sans attribut, contrairement à (c'est, à) ce qu'il me semble (forme correspondant à il me semble cela [6]). Et c'est là que les choses se compliquent. L'emploi absolu de sembler est-il admissible en français moderne ? Le TLFi le qualifie de « rare », quand le verbe est à la forme personnelle :
« Emploi absolu, rare. [Par opposition à être] Les apparences ! Qui ne séduisent-elles pas ? La science elle-même [...] va-t-elle au delà de ce qui semble ? (Anatole France, 1885). »
Mais force est de constater qu'il en va différemment de sembler à la forme impersonnelle, depuis que l'ancienne langue nous a transmis le tour ce semble à quelqu'un (« c'est l'avis de quelqu'un »), encore employé de nos jours comme un équivalent archaïque et soutenu de il (me, lui...) semble, dans des sous-phrases incidentes :
« Des barons i ot, ce me sanble » (Chrétien de Troyes, vers 1164), « Deus les het, ceo lur semble » (Wace, vers 1170), « Atant s'en vont couchier ensamble Il et la dame ce me samble » (Eustache d'Amiens, XIIIe siècle), « Ele ne puet mais granment demourer, ce li samble » (Le Roman de Tristan en prose, fin du XIIIe siècle), « Les vilains se vouldront rebeller et faire le maistre, ce samble » (Georges Chastellain, vers 1470) et, plus près de nous, « J'ai assez lutté, ce te semble ? » (Jean d'Agraives, 1949), « On pourrait, ce semble, s'en tenir à [...] » (Grevisse, 1962), « Les arbres sont plantés, ce vous semble, à la diable » (François Salvaing, 1977), « On pourrait, ce semble, en ce point, risquer cette position » (Christian Jambet et Guy Lardreau, 1978), « Tu n'as pas, ce me semble, fait grand-chose dans la vie » (Jean d'Ormesson, 1993), « Cela vient, ce me semble, de ce que [...] » (Jean-Marie Rouart, 2015), « Quelques effets vestimentaires qu'elle a déjà vus, ce lui semble » (Boris Le Roy, 2019), « [Ils] sont ces temps-ci, ce nous semble, sur les dents » (Lydie Salvayre, 2024).
Cet ancien tour impersonnel (on a dit ce me semble avant il me semble...) peut-il justifier les constructions personnelles (!) à ce qui me semble, c'est ce qui me semble ? Ou bien faut-il supposer l'ellipse du verbe être : à ce qui me semble être [le cas], c'est ce qui me semble être [le cas], formes auxquelles correspondrait cela me semble être [le cas] ? Je vous laisse en juger. Mais vous aurez compris que, dans le doute, mieux vaut encore s'en tenir prudemment aux graphies en qu'il : à ce qu'il me semble, à ce qu'il me paraît, c'est ce qu'il me semble... et autres semblables.
(1) Allez savoir pourquoi, l'Académie se montre autrement hésitante avec le verbe paraître : « à ce qu'il me paroist de cette affaire là » (1694), « à ce qui me paroît de cette affaire-là » (1718-1762), « Suivant, selon, autant qu'il me paraît, à ce qu'il me paraît, cette affaire est fort douteuse » (1798-1935), « À ce qu'il me paraît, cette affaire est très embrouillée. Familier. À ce qu'il paraît, à ce que l'on dit, d'après ce qu'on rapporte » (2011).
(2) Louis-Nicolas Bescherelle, de son côté, fait carrément preuve d'inconséquence. N'écrit-il pas dans sa Grammaire nationale (1834) : « À ce qu'il me semble, à ce qu'il te paraît » mais, à propos de l'ancienne construction que semble à quelqu'un de + substantif ou pronom de rappel (« que pense quelqu'un de quelque chose ou de quelqu'un ») : « On devra dire je vous manderai ce qui m'en semble, et non ce qu'il m'en semble ; ce qui m'en semble, c'est-à-dire la chose qui m'en semble [!] », avant de se contredire dans ses ouvrages ultérieurs : « Je lui ai dit ce qu'il m'en semblait » (Manuel des conjugaisons, 1843, et Dictionnaire national, 1846) ? Tout cela me semble... bien confus !
(3) Mêmes hésitations avec les variantes en selon : « Il afferma que, selon ce qu'il lui semble, [il...] » (Testament de Jean Canard, 1404), « Les adolescens et juenes, selon ce qu'il me samble, moeurent ainsi » (Laurent de Premierfait, 1405), « Votre plus grand avantage, selon ce qui me semble, c'est l'esprit » (Jean Des Caurres, 1572), « [Il] en fit un signe de croix en un certain endroit, selon ce qui me semble (car je ne me souviens pas bien) » (André de Compans, 1667).
(4) Autres exemples :
(avec qu'il) « C'est ce qu'il me semble » (Odet de Turnèbe, vers 1580 ; abbé Prévost, 1755), « C'est ce qu'il me semblait » (Eugène Scribe, 1827 ; Eugène Sue, 1843), « Du moins c'est ce qu'il semblait à Dubois » (Henry Gréville, 1882), « C'est du moins ce qu'il me semble » (François-Paul Alibert, 1916), « C'est bien ce qu'il me semblait » (Claude Sarraute, 2000), « C'était du moins ce qu'il nous semblait » (Marion Desjardins, 2014) ;
(avec qui) « C'est bien ce qui me semble » (Jean de Rotrou, 1637), « C'est ce qui me semble » (Jean-François Regnard, 1708 ; Alain-René Lesage, 1715), « C'est ce qui m'a semblé » (Claude-Joseph Dorat, 1773), « C'est ce qui me semblait » (Gyp, 1881), « C'est bien ce qui me semblait » (Nathalie Sarraute, 1959), « Du moins, c'est ce qui semble à notre héroïne » (Michel Cassé, 2009), « C'est du moins ce qui me semble » (Jacques Chessex, 2004 ; Chantal Jaquet, 2010).
(5) Position d'autant plus troublante, soit dit en passant, que les mêmes n'envisagent que le tour impersonnel à ce qu'il paraît (d'ailleurs qualifié de « familier »). Pourquoi le choix entre qui et qu'il serait-il possible avec sembler mais pas avec paraître, je vous le demande ?
(6) Le tour se trouve chez Alexandre Dumas : « − Vous semblez dire, Madame [...], que de notre vieux temps elles allaient mieux. − Hélas ! oui, monseigneur, il me semble cela du moins » (Joseph Balsamo, 1846).
Remarque 1 : La première attestation de semble-t-il en incise (pour ce semble) ne date pas de 1916, comme le croit le TLFi, mais au moins du XVIIIe siècle : « La pêche [...] auroit été bien mieux, semble-t-il, dans un bon étui de bois » (Noël-Antoine Pluche, 1732, cité par Féraud).
Remarque 2 : On s'étonne de lire, sur le site de l'Office québécois de la langue française, la remarque suivante : « Avec l'expression sembler bon, on peut employer indifféremment ce qui ou ce qu'il : Le personnel fait ce qui lui semble bon de faire (ou : ce qu'il lui semble bon de faire). »
Non ! Seule la seconde formulation est correcte, en raison de la présence de l'infinitif : Il fait ce qu'il lui semble bon de faire (= il lui semble bon de faire cela). En revanche, il est possible d'écrire, avec une différence de sens : Il fait ce qu'il lui semble bon (de faire étant alors sous-entendu) ou Il fait ce qui lui semble bon (= cela lui semble bon).
Attention au cas où bon précède sembler : Il fait ce que bon lui semble (avec l'emploi archaïque de que comme sujet neutre).
Remarque 3 : Voir également l'article Ce qui / Ce qu'il.