« Pour payer l'ensemble, la chaîne cryptée va abonder de 1 euro chaque euro versé par celles et ceux qui voudront bien soutenir cette aventure » (à propos d'un projet de financement en Afrique par Rodolphe Belmer, patron de Canal +, photo ci-contre).
(Renaud Revel, dans L'Express n° 3191, septembre 2012)
(photo Canal+ / Daniel Bardou)
Ce que j'en pense
Je vous le dis tout net, chères lectrices et chers lecteurs : cette manie m'agace. Quel impérieux besoin peut-on bien éprouver à vouloir constamment « sexuer » une grammaire qui ne se préoccupe que de genre ? Le masculin (ou, plus justement, le genre non marqué) ne suffit-il plus à représenter aussi bien les éléments masculins que féminins, comme expression de la nature asexuée du groupe ?
À force de céder à cette vague de féminisation à outrance (alimentée par les conclusions de la commission générale de terminologie et de néologie, en 1984), nous risquons de finir ensevelis sous des formules aussi pesantes que ridicules : « Joyeux Noël à toutes et à tous ! », « Certaines et certains d'entre vous seront déçus », « Soyez rassurés : aucunes et aucuns n'ont été désagréables avec moi », « Il lui refusait de recevoir des amis et des amies » et autres pépites trouvées sur Internet.
Si l'on souhaite à tout prix éviter de froisser la moitié de l'assistance, autant privilégier les termes neutralisant la différence des genres, comme les personnes (dont vous noterez que le genre féminin ne semble offusquer personne, justement, même quand il n'est question que d'hommes !) : on gagnera assurément en légèreté.
Voir également le billet Mots épicènes.
Ce qu'il conviendrait de dire
Chaque euro versé par ceux qui voudront bien soutenir cette aventure.