« Casse-toi riche con ! » (à propos de Bernard Arnault, soupçonné d'exil fiscal).
(une de Libération, 10 septembre 2012)
Ce que j'en pense
La une choc du journal Libération aura au moins eu le mérite, en matière de langue, de rappeler à nos compatriotes que les verbes du premier groupe ne prennent pas de s à la deuxième personne du singulier de l'impératif. Preuve que, si l'argent ne fait pas le bonheur syntaxique, il y contribue...
Mais si d'aventure l'impertinente équipe de journalistes s'était mis en tête de raviver la lutte des classes en exhortant nos concitoyens à faire la peau à toutes les fortunes de France, il eût assurément fallu recourir audit s – pour des raisons d'euphonie sans plus de rapport avec la désinence de l'impératif – dès lors que le verbe est suivi des pronoms en ou y : Casses-en, des riches cons ! (version chamboule-tout) ou Casses-y la gueule, aux riches cons ! (version populo). Bref, la grande c(l)asse...
Voir également le billet Impératif.
Ce qu'il conviendrait de dire
Pas grand-chose, j'en ai bien peur...