« Mardi, ces mêmes responsables socialistes sont tombés à bras raccourcis sur les deux dirigeants. La position fleurant bons les excuses du 21 avril 2002 : "incompréhensible", "simpliste", "aucun sens"... » (en réaction aux propos de MM. Désir et Le Roux après la défaite à la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot).
(Lilian Alemagna et Laure Bretton, sur liberation.fr, le 18 juin 2013)
Ce que j'en pense
Gageons qu'il ne viendra à l'idée de personne d'écrire : Ces fleurs sentent bonnes ! C'est que les adjectifs, quand ils sont employés adverbialement pour modifier un verbe, restent invariables : Les mensonges coûtent cher. Les attaques volent bas. Les ténors du parti ne chantent pas juste.
Partant, je ne vois pas au nom de quel principe bon s'accorderait dans l'expression fleurer bon – qui plus est, dans notre exemple, au masculin pluriel... alors que le sujet est du féminin singulier ! Tout cela sent franchement mauvais, doit penser la ministre Fleur Pellerin.
Voir également le billet Accord des adjectifs employés adverbialement.
Remarque : D'aucuns trouvent à fleurer bon des airs de pléonasme. C'est oublier que fleurer dérive, selon le Dictionnaire historique, de l'ancien français fleur, « odeur », issu du latin populaire flator, altération du latin classique flatus, « souffle, vent ». Fleurer signifie donc, au propre comme au figuré, « répandre, exhaler une odeur », le plus souvent agréable... mais pas toujours (en la matière, les avis sont du reste très subjectifs) : [Elle] fleure à plein nez la prostituée qui nous est chère (Huysmans). Cette affaire fleure l'escroquerie (Académie).
Ce qu'il conviendrait de dire
La position fleurant bon les excuses du 21 avril 2002.